Afrique de l'Ouest: Retrait du Mali, du Burkina et du Niger de la Cédéao- Le temps de la remise en cause dans un bloc économique régional qui « s'effrite »

4 Février 2024

En 2000, la Mauritanie, s’est retirée de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, (Cédéao). Mais en 2017, 17 ans après ce retrait, sans demander une réintégration, ce pays a signé un accord d’association pour se rapprocher de la Cédéao.

Le 28 Janvier 2024, trois autres pays : Le Mali, le Niger et le Burkina Faso annoncent  leur retrait avec « effet immédiat » de l’organisation régionale. Les dirigeants militaires de ces trois pays disent avoir constaté avec beaucoup de « regret, d’amertume, de déception » que l’organisation régionale s’est éloignée des idéaux des pères fondateurs (de la Cédéao) et du panafricanisme.

Ils accusent aussi la Cédéao d’être sous influence de puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs. » Elle est devenue une menace pour ses Etats membres, ses populations dont elle est censée assurer le bonheur », a dit M. Maiga. Également, autorités des trois pays reprochent également au bloc régional de n’avoir pas porté assistance à leurs Etats dans le cadre de leur lutte existentielle contre le terrorisme. On dirait donc et « de 4 pour au niveau des pays qui partent. Quand la Guinée Conakry attend dans l’antichambre »

Première réaction de la Cédéao et ballet diplomatique

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Dans une note à cette annonce fracassante à laquelle s’attendaient certains observateurs avertis, la Communauté Économique des États de l’Afrique l’Ouest (Cédéao), à travers la Commission de l’instance régionale a indiqué le dimanche 28 janvier 2024 dans l’après-midi qu’elle « n’a pas encore reçu de notification formelle directe des trois États membres sur leur intention de se retirer de la Communauté ».

La Commission de la Cédéao, a précisé que selon les directives de la Conférence des Chefs d’Etat et le gouvernement, elle travaille assidûment avec ces trois pays démissionnaires pour la restauration de l’ordre constitutionnel. Puis vont suivre des réactions du Chef de l’Etat nigérian, Bolla Tinubu (président en exercice de la Cédéao) et de l’Unions africaine. Tous indiquent une décision regrettable. L’Union africaine (Ua) a exprimé son « profond regret » après l’annonce du Mali, du Burkina et du Niger de se retirer de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dans un communiqué publié le 30 janvier. Le président de la Commission de l’Ua, Moussa Faki Mahamat, « a appris avec un profond regret l’annonce du retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la Cédéao », selon le communiqué qui engage les « leaders régionaux à intensifier le dialogue ».

Visiblement, c’est le branle- bas dans les réseaux diplomatiques dont celui du Togo encore très écouté par les putschistes. Parmi les chefs d’États les plus appelés, l’ivoirien Alassane Ouattara qui achève un séjour à l’étranger. Mais le président nigérian Bola Tinubu, président en exercice de la Cédéao s’est également entretenu au téléphone avec le président du Ghana, ou encore avec ses homologues gambien et libérien. Mais pour l’instant, les trois Etats de l’Aes semblent déterminés à aller plus loin. Tout en surfant   sur le « populisme et des propos souverainistes » très appréciés par une frange de leurs populations.

Le Togo à la manœuvre pour rapprocher les positions

Dans les futures discussions, le Togo est en bonne position pour jouer au médiateur. Le président Faure Gnassingbé a ses entrées à Bamako, Niamey et Ouagadougou. Les putschistes malien, burkinabé et nigérien apprécient plutôt sa posture dans la crise née de cette annonce, des émissaires togolais sillonnent ces trois pays du Sahel. En attendant une décision formelle de sa part, la Cédéao dit que le Burkina Faso, « le Niger et le Mali restent des membres importants de la Communauté »

Pendant ce temps, un diplomate interrogé par le confrère Rfi estime que « le cas du Mali, du Niger et Burkina Faso devient un caillou dans la chaussure de la Cédéao, reconnait un diplomate de la présidence de la Commission. Il poursuit : « d’où la nécessité de porter des gants ». Que pourrait-il se passer ?

Selon un confrère guinéen très au fait   de l’actualité internationale, « si le Mali, le Burkina et le Niger veulent sortir du Bloc économique régionale, rien ne les empêcherait. Depuis un certain temps, face aux sanctions de la Cédéao (à la suite des coups d’Etat militaire) contre ces trois pays et la réaction de ces pays membres de l’Aes, tout portait à croire, qu’ils claqueraient la porte.  Même s’il n’est pas à écarter qu’ils peuvent revenir ou rester, le moment est venu pour la Cédéao de se remettre en cause et prendre véritablement son indépendance et devenir la Cédéao des peuples. »

Depuis l'arrivée des régimes militaires à leur tête, le Burkina Faso, le Mali et le Niger entretiennent des rapports tendus avec la Cédéao, l'organisation ayant imposé des sanctions à leur encontre pour exiger le rétablissement de l'ordre constitutionnel.

 

 

 

 

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