Le Quai d'Orsay a appelé le Sénégal, le 4 février, à lever les "incertitudes" créées par le report sine die de la présidentielle, annoncée samedi par son président, Macky Sall, afin que l'élection puisse se tenir "dans le meilleur délai possible".
"Nous appelons les autorités à lever les incertitudes autour du calendrier électoral pour que les élections puissent se tenir dans le meilleur délai possible et dans le respect des règles de la démocratie sénégalaise", a déclaré le Quai d'Orsay dans un communiqué.
L'opposition au Sénégal a manifesté dimanche à Dakar et a prévu de lancer la campagne électorale comme prévu, rejetant la décision du président Macky Sall. L'annonce faite par le président sénégalais, élu en 2012 et réélu en 2019, a aussi provoqué l'inquiétude à l'étranger. Elle plonge à nouveau dans l'inconnu ce pays réputé comme un îlot de stabilité en Afrique, mais qui a connu depuis 2021 différents épisodes de troubles meurtriers.
Une décision rare
Le président Sall a évoqué le conflit qui a éclaté entre le Conseil constitutionnel et l'Assemblée nationale après la validation définitive par la juridiction de vingt candidatures et l'élimination de plusieurs dizaines d'autres pour justifier sa décision. C'est la première fois depuis 1963 qu'une présidentielle au suffrage universel direct est reportée au Sénégal. Selon le code électoral, un décret fixant la date d'une nouvelle présidentielle doit être publié au plus tard quatre-vingts jours avant le scrutin, ce qui mènerait à fin avril dans le meilleur des cas, un cas de figure quasiment impossible.