Au Soudan, des accrochages ont éclaté, jeudi 1er février, entre l'armée et les paramilitaires du général Hemedti, dans la capitale du Darfour-Nord laissant craindre une escalade du conflit.
La ville d'El Fasher, au Darfour, a été pilonnée mais elle reste contrôlée par la 6ème division de l'armée. Les Forces de soutien rapide (FSR) ont décidé d'ouvrir un nouveau front. Depuis novembre, elles contrôlent quatre des cinq provinces du Darfour.
Joint par RFI, Roland Marchal, chercheur sur le Soudan, explique que si les Forces de soutien rapide devaient s'emparer du Darfour Nord, les implications seraient très importantes.
« Les combats sont théoriquement entre l'armée nationale et les forces de soutien rapide. Par contre, il y a d'autres acteurs armés et, au Darfour, ces acteurs armés sont, pour l'essentiel, concentrés au Nord-Darfour et dans une posture, disons, d'attente, de neutralité. Et donc, s'il y a des combats, la question qui va être posée, c'est : est-ce que ces groupes armés qui représentent, pour certains, une force réelle, rentrent dans la bataille ? Sans doute le feraient-ils du côté de l'armée nationale et à partir de ce moment-là, qu'est-ce qui va se passer ?
« Évidemment, l'issue de la bataille, c'est à la fois le contrôle du Darfour, mais c'est aussi la posture que pourrait prendre le Tchad dans ces événements puisque ces groupes armés sont essentiellement des groupes zaghawa, que évidemment le pouvoir au Tchad est essentiellement zaghawa et que la question de la solidarité va être posée. L'État tchadien, notamment, va devoir prendre position sur le conflit et aider un camp contre l'autre, alors que officiellement, pour l'instant, l'État tchadien ne soutient personne. Mais les armes émiraties transitent par Ham Haraze pour aller dans des bases des Forces de soutien rapide », souligne Roland Marchal.