Au Cameroun, le gouvernement a annoncé, vendredi 2 février, la hausse des prix des carburants, super et gasoil, vendus désormais, respectivement, à 840 et 828 francs CFA le litre. Une hausse d'un peu plus de 12% par rapport aux précédents prix. Pas vraiment du goût des consommateurs qui dans un contexte social déjà tendu, redoutent l'accentuation de la hausse du coût de la vie.
A la station-service, les prix annoncés par le gouvernement n'ont pas tardé à être appliqués. Didier, taximan à Yaoundé en ressent déjà les effets : « Vrai, vrai, c'est chaud, ça a augmenté, c'est grave ! Les 100 km qui me prenaient avant dans les 7 000, je me retrouve avec 10 000. On part où ?! »
Résignés
Dans un autre taxi, les clients de Bernard, résignés, s'inquiètent des conséquences de ces augmentations potentiellement source d'inflation généralisée. « Ils ont augmenté le carburant quand le coût de la vie devient de plus en plus dur. On ne s'en sort pas, même sur le marché on ne s'en sort pas. Peut-être qu'on va engager la marche à pied, pour ne plus prendre le taxi », dit l'un des clients.
« Moi je ne suis pas très d'accord avec cette augmentation. Qu'est-ce qu'on va bien faire ? Déjà au Cameroun, on nous impose une façon de faire. Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ? Ça ne fait que rendre la vie des Camerounais aussi difficile qu'il n'en faut. C'est pénible », dit un autre client.
Joseph, chauffeur de car interroge quant à lui la pratique qui veut que des hauts fonctionnaires bénéficient de dotation, en bons, de carburant payés par l'État, là où le gros du peuple doit passer à la caisse.
« Souffrance »
« Avec cette augmentation de carburant, c'est nous qui souffrons, le bas peuple. Les dirigeants, eux, ils auront le bon de carburant et ils viendront consommer, sans qu'ils ne comprennent à quoi cela renvoie. Ils ne vont pas comprendre la souffrance du peuple. Il y a des catégories de citoyens, ceux qui sont tout perchés là-haut et qui bénéficient de tous les avantages et il y a nous qui sommes ici en bas, qui croupissons dans la misère et qui connaissons toutes les difficultés du monde », s'indigne, de son côté, Joseph.
Pour rendre la facture moins salée pour les consommateurs, le gouvernement a annoncé des mesures d'amortissement dont principalement une légère hausse des salaires des fonctionnaires de 5%.