Le président de Namibie, Hage Geingob, est mort ce 4 février au matin à l'âge de 82 ans. La présidence a annoncé sa mort aux petites heures du matin, dans l'hôpital où il était soigné pour un cancer qui n'avait été découvert qu'en janvier 2024. Troisième président de Namibie, Hage Geingob était une figure de l'indépendance du pays, et un fervent opposant au régime d'apartheid.
« C'est avec la plus grande tristesse et regret que je vous informe que notre bien-aimé docteur Hage G. Geingob, le président de la République de Namibie, est décédé aujourd'hui », est-il écrit dans une déclaration publiée sur le réseau social X (anciennement Twitter), signée par le nouveau chef de l'État par intérim, Nangolo Mbumba, jusqu'alors vice-président
Militant acharné
Né en 1941 au nord du pays, Hage Geingob est, dès son plus jeune âge un militant anti-apartheid, à une époque où l'Afrique du Sud gouverne le territoire namibien, écrit notre correspondante à Johannesburg, Joséphine Kloeckner. Puis c'est l'exil, vingt-sept ans hors de sa terre natale, d'abord au Botswana voisin, puis aux États-Unis, où il continue de militer pour l'indépendance de la Namibie. Il est le représentant sur le continent américain et aux Nations-Unies du mouvement de libération Swapo, aujourd'hui le parti au pouvoir.
C'est en 1989, à 48 ans, qu'il revient enfin en Namibie, à la veille de l'indépendance. Il en deviendra le premier Premier ministre, un poste qu'il occupera pendant quinze ans. En 2014, il est élu président, plébiscité par les électeurs. Malgré un premier mandat entaché par une récession et des allégations de corruption, il est réélu en 2019. Cette-année-là, des documents rendus publics par WikiLeaks avaient laissé notamment entendre que des responsables gouvernementaux avaient reçu des pots-de-vin d'une entreprise islandaise qui souhaitait s'assurer l'accès aux ressources halieutiques de la Namibie. L'année 2024 devait être sa dernière à la tête de l'État.
« La grande perte d'un leader visionnaire »
Le président Geingob « était un vétéran de la libération de la Namibie du colonialisme et de l'apartheid. Il a également eu une grande influence dans la solidarité manifestée par le peuple namibien envers le peuple sud-africain afin que nous puissions être libres aujourd'hui », a avancé le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Pour sa part, le président kényan William Ruto a salué sur X la mémoire d'un président qui « croyait en une Afrique unifiée et défendait fortement la voix et la visibilité du continent sur la scène mondiale ». La présidente tanzanienne Samia Suluhu a rendu hommage à « un frère cher, un vénérable panafricaniste », tandis que le président somalien Hassan Sheikh Mohamud évoquait « une voix respectée sur le continent africain », et celui du Burundi, Evariste Ndayishimiye, « la grande perte d'un leader visionnaire ».