Le départ annoncé du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la Cédéao aura de nombreuses conséquences pour les citoyens des trois pays. Les droits humains pourraient être fragilisés, estime l'ONG Human Rights Watch (HRW).
Le départ annoncé du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la Cédéao va limiter les possibilités pour les citoyens de ces États à faire appel à la Cour de justice de la Communauté. Ce qui est un vrai problème pour Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior au sein de l'ONG, interrogée par Pierre Firtion: «Avoir accès à ce tribunal indépendant est particulièrement important pour les citoyens de ces trois pays où l'impunité pour des graves abus commis par des forces de sécurité, des autorités, est très répandue, malheureusement, et où l'accès à la justice devant les tribunaux nationaux est restreint.»
Une «voie de recours très importante»
«Donc, dit-elle encore, la Cour de justice de la Cédéao était une voie de recours très importante parce qu'elle était compétente pour connaître des affaires relatives aux droits humains. Et d'ailleurs, dans le passé, cette Cour avait rendu des décisions très importantes, voire historiques, comme celle sur l'esclavage qui avait tenu le Niger responsable de ne pas avoir protégé un de ses citoyens de l'esclavage, ou celle de 2012 sur le Nigeria, qui avait tenu le gouvernement du Nigeria responsable pour les abus commis par les compagnies pétrolières.»
«En plus je trouve que c'est très intéressant dans le fonctionnement de la Cour de la Cédéao, que pour cette Cour il n'est pas nécessaire d'épuiser les voies de recours internes pour s'y adresser, donc du coup ça restait un mécanisme assez accessible pour les personnes qui habitent dans ces trois pays», conclut Ilaria Allegrozzi.