Des centaines de manifestants ont envahi les rues du Sénégal pour exprimer leur indignation face à la décision du Président Macky Sall de reporter l'élection présidentielle prévue le 25 février. Alors que le chef de l'État achève son deuxième mandat et ne dispose que de trois semaines avant la fin de son mandat, cette annonce a déclenché un mouvement de protestation massif dans la capitale, Dakar.
Les leaders des partis de l'opposition, farouchement opposés à cette décision, ont appelé à une manifestation dans les rues de Dakar pour exprimer leur désaccord. Les citoyens ont massivement répondu à cet appel, mais les forces de l'ordre ont tenté de les disperser en procédant à des arrestations et en faisant usage de gaz lacrymogène.
Le président a justifié le report de l'élection présidentielle en le prolongeant de six mois, suscitant des inquiétudes parmi les observateurs et certains membres de la population. Certains y voient un coup d'État constitutionnel visant à prolonger le séjour de Macky Sall au pouvoir au-delà de la limite de deux mandats présidentiels. Cette décision, alors que le président sortant semblait quitter la scène politique conformément à la constitution, égratigne l'image du Sénégal en tant que modèle démocratique en Afrique.
Les manifestations ne semblent pas s'apaiser, avec d'autres rassemblements prévus devant le parlement demain, lundi. La situation politique au Sénégal s'intensifie, mettant en lumière les tensions croissantes entre le gouvernement et l'opposition, ainsi que la résistance populaire contre le report de l'élection présidentielle.
Les critiques de la décision présidentielle se multiplient, appelant à la préservation des principes démocratiques et au respect des limites constitutionnelles en matière de mandats présidentiels. Le Sénégal, longtemps considéré comme une référence démocratique en Afrique de l'Ouest, se trouve à un moment crucial de son histoire politique, avec des manifestations qui reflètent le mécontentement croissant de la population face à ce qu'elle perçoit comme une atteinte à la démocratie.