Y aura-t-il une opposition à la prochaine présidentielle, théoriquement prévu dans 18 mois? Pendant que certains invitent à se rallier directement derrière Maurice Kamto qui auraient à leurs yeux les meilleurs atouts, d'autres souhaitent une approche consensuelle plus élargie et évoquent l'idée de primaires, desquelles sortirait le nom du candidat de l'opposition.
Deux coalitions sont d'ores et déjà sur pieds. La première, c'est l'Alliance politique pour le changement (APC), annoncée en décembre dernier lors de la dernière convention du MRC. Son candidat lui aussi est connu, il est nul autre que Maurice Kamto. Comme soutien principal à cette coalition en construction, le Front pour le changement Cameroun du député et transfuge du SDF, Jean-Michel Nintcheu. Pour ce dernier, il n'y a plus lieu de tergiverser sur le choix du candidat de l'opposition ayant le plus de chance de battre celui du RDPC. Maurice Kamto à ses yeux est l'homme sur lequel le reste de l'opposition qui aspire au changement doit s'agréger.
À l'opposé de cette alliance, une autre a récemment vu le jour. Il s'agit de l'Alliance politique pour la transition (APT) portée par Olivier Bile, candidat recalé à l'élection présidentielle de 2018. Celle-ci mène parallèlement des consultations avec diverses figures de l'opposition et de la société civile.
Les deux alliances courtisent en réalité les mêmes appareils et personnels politiques de l'opposition et de la société civile. Et l'un des plus courtisés, c'est Cabral Libii, député et président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale, arrivé officiellement troisième lors de la dernière élection présidentielle. Les deux alliances semblent faire de son ralliement un objectif. Invité par courrier à rejoindre l'APC acquise à Maurice Kamto, Cabral Libii prend son temps et n'y a toujours pas répondu. Il a néanmoins laissé entendre qu'il était favorable à un autre mode de désignation du candidat de l'opposition non sans tacler l'idée d'une candidature « providentielle » que l'on imposerait aux autres leaders. Autant dire que le chemin vers le candidat consensuel de l'opposition est encore bien long.