Convoquée en procédure d'urgence, la commission des Lois a adopté en mode fast-track la proposition de loi constitutionnelle n°04/2024 portant dérogation aux dispositions de l'article 31 de la Constitution de la République du Sénégal. Dans ce texte proposé par Mamadou Lamine Thiam du Pds, il est prévu de reporter la date de l'élection présidentielle au 25 août 2024.
Les choses semblent se préciser davantage autour des réelles motivations qui ont amené l'actuel chef de l'Etat, Macky Sall, à annuler le processus électoral par l'abrogation du décret n° 2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral. En effet, contrairement au «différend entre l'Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, en conflit ouvert sur fond d'une supposée affaire de corruption de juges » qu'il a évoqué dans son discours, le motif principal de cette décision semble être de réaliser son voeu déjà confessé à des proches dans le passé de prolonger de 2 ans son bail à la tête de l'Etat.
La preuve se trouve dans les dispositions de la proposition de loi constitutionnelle n°04/2024 portant dérogation aux dispositions de l'article 31 de la Constitution de la République du Sénégal. Dans ce texte introduit par Mamadou Lamine Thiam en procédure d'urgence et déjà examiné hier, dimanche, en mode super fast-track par la Commission des lois, il est prévu de reporter au 25 août 2024, la date de l'élection présidentielle. « Par dérogation à l'alinéa premier de l'article 31 de la Constitution aux termes duquel le scrutin pour l'élection du Président de la République a lieu quarante- cinq jours francs au plus et trente jours francs au moins avant la date d'expiration du mandat du Président de la République en fonction», le scrutin pour l'élection présidentielle du 25 février 2024 est reporté au 25 août 2024.
Article Le Président de la République en exercice poursuit ses fonctions jusqu'à l'installation de son successeur ». Il faut dire que cette nouvelle date validée par la commission des lois suscite de sérieuses interrogations sur la volonté réelle du régime en place d'organiser cette élection présidentielle. En effet, le mois d'août étant très souvent pluvieux, il est à se demander si Macky Sall et ses camarades ne sont pas en train de chercher à gagner du temps pour pouvoir après dérouler leur vrai agenda concernant cette élection présidentielle.