L'article Ce n'est ni la langue de la diplomatie - le français - ni l'anglais que Showkutally Soodhun a choisi pour commenter la plainte déposée contre lui par l'ex-directeur de la météo Ram Dhurmea. Non, Monsieur l'ambassadeur intinérant a opté pour notre bonne vieille langue créole. Mais c'est ce qu'il dit surtout sur un site d'information qui surprend.
Ainsi, il dénonce la loi qu'il qualifie de rétrograde, l'article 288 de notre Code pénal, la «Criminal defamation», sous laquelle la déposition a été faite par Ram Dhurmea contre lui. Cette loi, dit Showkutally Soodhun, doit être enlevée de notre Code pénal, tout en citant le King's Counsel Geoffrey Robertson, conseiller pendant un temps de Navin Ramgoolam. Car, pour Soodhun, cette loi n'est pas compatible avec «enn free and fair democracy».
L'ambassadeur itinérant se dit de plus étonné de constater que le Senior Counsel Gavin Glover, qui est selon lui un grand défenseur des droits de l'homme, «azordi pe advise so klian servi sa lalwa-la kont mwa». Bien que Soodhun affirme ne pas avoir cité de nom (NdlR, Dhurmea), sa référence à Me Gavin Glover ne peut tromper sur l'identité de celui qu'il vouait à la potence. Voilà qui va donner encore plus de munitions à l'avocat en question dans la défense de son client Ram Dhurmea.
Un autre homme de loi que nous avons contacté est surpris. «Où était passé notre cher Showkut quand les autorités utilisaient la Criminal Defamation contre les opposants et les journalistes ?» C'est vrai. Beaucoup de nos journalistes font face à de telles accusations, en plus de poursuites au civil. La question qui est posée : le gouvernement pensera-t-il à abroger cette loi comme le souhaite son propre ambassadeur qui représente notre pays dans cinq États du Golfe ?
Pour rappel, Showkutally Soodhun avait, le 28 janvier, non seulement jugé le directeur suspendu de la météo comme responsable du drame du 15 janvier, mais il avait aussi fait une allusion à ce qu'aurait été le sort de Ram Dhurmea s'il avait été aux Émirats arabes unis : la pendaison, mot qu'il a prononcé tout en faisant une démonstration visuelle, en se serrant le cou entre ses doigts.