Après quatre tours d’horloge rythmés de débats houleux entre députés de la majorité et ceux de l’opposition, le décret pour le report de la présidentielle qui était prévue le 25 février 2024, peine à être voté par la majorité des parlementaires qui était en plénière, ce lundi 5 février 2024.
Un tel acte entrainerait, par ricochet, la prolongation tant redoutée de six mois du mandat du président de la République.
La pilule peine à passer à cause de rudes batailles de procédure entre deux camps qui ont rivalisé d’ardeur pour convaincre.
La séance a été suspendue à mainte reprise à cause d’invectives et des séances d’empoignades entre députés de camps adverses.
Les pourfendeurs du décret en question ont durant tout leur temps de parole, essayé de mettre à nu les violations du règlement d’intérieur de l’Assemblée nationale.
Ils ont jugé « fallacieuses » et à la limite « légères » les raisons évoquées par Macky Sall pour suspendre le processus électoral.
Ils ont également demandé des explications sur le fait que le décret sur le report de la présidentielle ne soit pas contresigné par le Premier ministre, Amadou Ba, par ailleurs, candidat choisi par la coalition Benno Bokk Yakar.
Ce qui, en toile de fonds, laisse transparaitre une dualité au sommet de l’Etat entre le président et son chef de gouvernement.
Du coup, ils ont demandé l’ajournement de la séance afin de rester dans la légalité. Les députés de l’opposition ont également rejeté toute existence de crise institutionnelle dans la mesure où les décisions du Conseil constitutionnel ne sont pas sujettes de recours.
Les élus de la majorité, pour leur part, invoquent « la procédure d’urgence » pour justifier la tenue de cette session devant aboutir au vote. Ce qui installe un méli-mélo indescriptible ayant provoquée une suspension de séance de longue durée à partir de 14 heures.
Un ancien député du nom de Thierno Bocoum et président du parti Agir, analysant la situation, estime que : « avec le décret qui est à l’origine de cette polémique, le Président Macky Sall a plongé le pays dans une impasse ».
Selon lui, une brèche sans issue est en train d’être ouverte installant ainsi le pays dans un imbroglio total. « Si le report est acté, personne ne peut dire si c’est le processus électoral qui sera totalement repris ou pas. Au cas échéant quoi faire avec les 20 candidatures qui ont déjà été validée et retenu par le Conseil constitutionnel ».
Sur ce point, la presse sénégalaise vient d’annoncer que Mme Rose Wardini candidate à la présidentielle qui a été placée sous mandat de dépôt depuis avant-hier pour avoir déposé de faux documents cachant sa double nationalité, a finalement été déférée au parquet.