Madagascar prend des précautions alors que l'épidémie de choléra vient d'être déclarée dans les Comores voisines. L'annonce a été faite par les autorités de Moroni vendredi 2 février. Le lendemain samedi 3 février, la région Boeny au nord-ouest de la Grande-Île - particulièrement exposée aux échanges avec les Comores -, s'empressait d'annoncer une série de mesures pour prévenir le risque de propagation de l'infection. Mais le gouvernement central n'a pas donné son feu vert pour leur application.
La note publiée samedi par le gouvernorat de la région Boeny prévoyait une réponse immédiate et radicale face au risque de propagation de l'infection : suspension du transport maritime de passagers en provenance des Comores, mise en quarantaine du personnel à bords des navires commerciaux, et interdiction pour les avions venus de Mayotte d'atterrir à Majunga.
Ces mesures étaient censées s'appliquer pendant deux semaines. Mais depuis leur annonce, aucune fermeture des frontières ni restriction de mouvements n'a finalement été observé entre les zones concernées. Selon plusieurs sources jointes par RFI, le gouvernement n'a pas validé le plan initié par les autorités régionales.
Pas de mesures d'urgences donc, seule une vaste campagne de sensibilisation entreprise par le ministère de la Santé publique. Pour l'heure, priorité à l'hygiène, comme le rappelle le professeur Rado Andrianasolo, infectiologue à l'hôpital Befelatana à Antananarivo : « Il ne faut pas attendre que l'épidémie soit là pour bien assurer l'hygiène dès maintenant. Le seul moyen, c'est la propreté. Disons que le taux de létalité n'est pas très important, c'est de l'ordre de 2 à 3%. Le risque porte plus sur le nombre de cas qui risqueraient de faire déborder le système de santé, puisque les facteurs de risque de propagation sont là à Madagascar. »
Si aucun cas n'a été déclaré à Madagascar, l'épidémie inquiète en gagnant du terrain dans la région, pas seulement aux Comores, mais aussi au Mozambique voisin.