Au Bénin, la Criet s'occupe depuis 2021 des affaires de violences faites aux femmes : agressions sexuelles, de viols, de mariage forcé, de mutilations génitales. La juridiction a démarré lundi à Porto-Novo sa première session criminelle de l'année. Treize dossiers au total, le premier a été fermé dans la journée avec la condamnation à 30 ans de réclusion criminelle d'un homme de 41 ans, coupable du crime de viol sur mineure de moins de treize ans.
Mario Metonou, procureur spécial de la Criet, faisait office de ministère public à l'audience tenue lundi à huis clos. Il a requis 30 ans de prison contre le violeur âgé de 41 ans, un ami du père de la victime de surcroit. Il sera suivi par la cour présidée par une femme.
Merveille, 8 ans au moment des faits en 2019, a été violée une nuit sur un terrain vide. Son agresseur va profiter d'une réjouissance familiale pour éloigner l'enfant en l'attirant avec un biscuit. C'est la maman de Merveille, à la recherche de sa fille disparue, qui va surprendre l'accusé.
À l'audience, il nie les faits avant d'être confondu par l'implacable certificat médical. La pression de son avocat agacé l'a poussé à avouer.
Merveille et sa mère ont coulé plusieurs fois dans la salle. Brillante écolière auparavant, Merveille est en échec scolaire depuis ce soir funeste. Le procureur demande à la présidente de rendre justice pour réparer une innocence envolée, un corps souillé, et un esprit saccagé. Ainsi, ajoute Mario Metonou, toutes les victimes comme Merveille retiendront que la République ne les oublie pas.
Le condamné est en détention depuis 2019, il est retourné dans sa cellule où il restera encore 25 ans