Madagascar: Cacao de Madagascar - Des défis environnementaux face aux règles européennes

Depuis 2022, l'Union européenne a pris une mesure radicale pour lutter contre la déforestation en interdisant l'importation des produits issus de cette pratique destructrice. Le cacao et le chocolat de Madagascar n'échappent pas à cette règle.

La semaine dernière, un atelier de travail essentiel s'est tenu sous l'égide de l'Organisation Internationale du Cacao (ICCO), focalisant l'attention sur le cacao et le chocolat importés par l'Europe. Cet atelier virtuel a vu la participation active des acteurs majeurs de la filière cacao, des planteurs aux exportateurs, en passant par les transformateurs et les importateurs de cacao du monde entier. Madagascar, représenté par ses planteurs, exportateurs, le Conseil National du Cacao (CNC) et le ministère de l'Industrialisation et du Commerce, a pris part aux discussions. Lors de l'événement, l'Union européenne a présenté le concept de « déforestation importée », mettant en garde contre les risques environnementaux liés à l'importation de cacao et de chocolat issus de la déforestation.

Désormais, l'exportation de ces produits vers l'Union européenne est soumise à des restrictions strictes, conditionnées par des preuves de traçabilité et de respect des normes environnementales. Les preuves pouvant justifier cette restriction incluent des images satellites, des documents de traçabilité, ainsi que des collaborations avec les services douaniers et d'autres pays. Cette mesure s'inscrit dans le cadre du « Green deal » européen, visant à protéger l'environnement en limitant la déforestation, selon les explications.

Cas de Madagascar. Malgré les pratiques courantes de plantation de cacao sous ombrage à Madagascar, jugées respectueuses de l'environnement, des discussions sont en cours avec les autres pays pour évaluer les éventuels impacts de cette pratique. Les autorités malgaches cherchent à protéger les intérêts des planteurs et des opérateurs de la filière cacao, tout en évitant les risques de sanctions internationales.

Par ailleurs, le prix du cacao auprès des planteurs malgaches a connu une hausse, reflétant une demande croissante sur le marché international, selon les informations du ministère. Les appuis présentés par l'Union européenne pour prévenir cette situation ont capté l'attention, soulignant les implications potentielles de cet accord sur les activités des planteurs et des opérateurs de la filière cacao. Les questions soulevées lors de l'atelier concernant l'accord d'interdiction d'importation en Europe de produits issus de la déforestation ont suscité de vives inquiétudes parmi les participants. La quête de solutions pour concilier impératifs environnementaux et économiques demeure au coeur des préoccupations, dans un contexte où la durabilité de la filière cacao de Madagascar est plus que jamais en jeu.

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