"Le changement climatique présente des enjeux très importants au plan international et singulièrement pour les États membres de l'Union économique et monétaire". Cette déclaration est du Premier Ministre Amadou Ba qui a présidé la conférence internationale de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) qui se tient ce 6 février au Centre International de Conférence Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio.
Cet événement sur le thème "Le rôle des banques centrales face aux défis du changement climatique" vise a bâtir un système financier résilient et durable pour faire face aux défis climatiques.
Dès lors, la présente rencontre se veut donc un creuset d'échange et de partage d'expérience. En effet, "c'est une plateforme qui nous offre l'opportunité d'aborder les enjeux du changement climatique et leur implication financière", a déclaré Jean Claude Kassi Brou, Gouverneur de la Bceao.
Le patron de la Banque Centrale a exposé ses préoccupations par rapport aux risques climatiques qui sont, selon lui, des préoccupations environnementales dont leurs effets peuvent compromettre la résilience de notre système financier dans son ensemble.
Par conséquent, il estime que ces risques font l'objet d'attentions accrues des Banques Centrales. Ces dernières qui ont, en effet, la responsabilité de comprendre, d'évaluer et d'atténuer ces risques.
A l'en croire, la problématique du changement climatique transcendent les frontières nationales.
Le gouverneur de la BCEAO affirme que sa prise en charge nécessite une coopération internationale soutenue entre toutes les Banques Centrales, mais également avec les autres parties prenantes notamment les États, le secteur bancaire et financier et les partenaires au développement.
M. Kassi Brou d'assurer que la conférence permettra également d'examiner la contribution des Banques Centrales, notamment en matière de politique monétaire et de stabilité financière, pour faire face aux défis climatiques.
Par ailleurs, selon le Premier ministre du Sénégal, le thème de cette conférence fait l'objet de concertations régulières entre tous les acteurs concernés en vue de trouver des solutions appropriées.
Lors de la dernière grande rencontre de la COP 28 de Dubaï à laquelle le président Macky Sall avait pris part en décembre 2023, Amadou Ba estime que les scientifiques ont relevé que l'Afrique contribue pour moins de 5% aux émissions mondiales de gaz à effet de serre indiquant que le continent africain serait le plus affecté sous les conséquences néfastes du changement climatique.
Ainsi, à travers les impacts de la matérialisation des risques physiques liés aux inondations, à la sécheresse et à l'augmentation des vagues de chaleur à l'instar des autres pays africains, les pays membres de l'Uemoa ne sont pas à l'abri de ses effets.
Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, le Premier ministre a exposé les mesures prises par l'Etat du Sénégal dans son engagement à inscrire le pays dans une trajectoire de croissance verte en Assurant la résilience de l'économie des communautés, des infrastructures et des villes.
A l'en croire, il s'agit de plans d'actions climatiques forts qui s'inscrivent dans le cadre de la vision prospective du plan Sénégal émergent.
À ce jour, atteste t-il, diverses réalisations sont à l'actif de ce plan d'action, parmi lesquels il cite en particulier deux projets sobres en carbone et résilients aux changements climatiques que sont la ligne du Train Express Régional (TER) et le système urbain des Bus Rapid Transit (BRT) totalement électrique.
Selon Amadou Ba, cette rencontre doit " nous permettre de partager les expériences pour rechercher des solutions innovantes en matière de réduction des émissions et des transitions justes et équitables".
Il se réjouit de l'apport des Banques Centrales africaines dans leur rôle important qu'elles sont appelées à jouer au regard de leurs missions fondamentales pour impulser des actions qui permettront aux secteurs financiers nationaux et régionaux de contribuer davantage aux politiques publiques déployées par les États.