Madagascar: Choléra - Retour d'une épidémie

La dernière fois que les Malgaches ont entendu ce mot, c'était à la fin des années 1990. Les élèves en CM2 connaissent bien la définition : « maladie caractérisée par des vomissements et des déjections de bile douloureuses et fréquentes, avec anxiété générale, altération profonde de la physionomie, crampes et syncopes ». Après 30 ans, voilà cette pathologie qui a tant fait souffrir les petits enfants...

Les affiches publiées et diffusées par le ministère de la Santé publique rappellent aux trentenaires les récitations qu'ils ont répétées en classe : se laver les mains avec du savon, nettoyer les aliments, faire bouillir l'eau avant de la boire, ne pas expulser n'importe où les excréments. En boucle de 1997 à l'an 2000, ces instructions ont été ancrées dans la mémoire collective. En outre, un communiqué a circulé dans toutes les Directions régionales de la Santé publique, notamment dans les régions riveraines du canal de Mozambique, à savoir Boeny, Sofia, Diana.

De son côté, le gouverneur de la Diana ainsi que les autorités locales ont organisé une conférence de presse à la Résidence Place Kabary hier, lundi 5 février. Le même discours : installer un dispositif de lavage des mains, désinfecter les bagages des passagers venant des îles voisines comme les Comores et l'île Mayotte... Après la Covid-19, la grippe tropicale, la conjonctivite, s'ajoute le choléra.

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En ce qui concerne la région Diana, les citoyens ne savent que faire. « Je ne sais plus. Ça me dépasse », se désole Xavier Tondra, un vice-chef fokontany d'un quartier périphérique de la ville. D'autre part, la situation ne semble plus étonner certains. « Les gens n'ont plus peur, je pense. La maladie fait peut-être partie de leur quotidien. On ne panique plus », telles sont les phrases entendues dans les rues pendant que le personnel de santé rassure en disant « il suffit d'être propre. C'est tout ». Pourtant, être propre s'avère difficile. « Comment voulez-vous que nous nous lavions les mains, alors qu'il n'y a pas d'eau ? Nous n'avons pas les moyens d'acheter de gels désinfectants ! Que devons-nous faire ? », des questions maintes fois répétées par les résidents des quartiers périphériques victimes de coupures d'eau.

À vrai dire, les autorités ne proposent aucune solution, elles se contentent de répéter les instructions du ministère de la Santé publique, comme s'il n'y avait jamais eu de problème d'eau.

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