Le président de la commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a exprimé, le 5 février, son inquiétude face au report sine die de l'élection présidentielle au Sénégal, appelant les autorités à organiser le scrutin « dès que possible ».
Moussa Faki Mahamat a souligné l'importance d'une élection transparente, pacifique et concordante nationalement. Il a exhorté le gouvernement à organiser l'élection et appelé toutes les parties concernées à « résoudre tout différend politique par la consultation, la compréhension et le dialogue civilisé ».
« Nous n'accepterons pas un coup d'État constitutionnel dans ce pays. C'est au peuple de sortir et de se libérer », a déclaré Guy Marius Sagna, militant et législateur de l'opposition.
Le report initial du scrutin, prévu le 25 février, a été décidé par le président sénégalais, Macky Sall, en raison des controverses liées à la disqualification de certains candidats et d'allégations de corruption. Cette décision a également suscité des réactions mitigées, avec des partenaires tels que la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, les États-Unis, l'Union européenne, et la France qui ont appelé à travailler sur une nouvelle date des élections.
De son côté, le Parlement sénégalais a adopté lundi le projet de loi prolongeant le mandat du président Macky Sall qui devait s'achever le 2 avril, jusqu'à la tenue d'une nouvelle élection, en décembre prochain.
Pendant ce temps, les autorités du pays ont restreint l'accès à l'internet mobile, alors que les partisans de l'opposition protestent de plus en plus contre le report de l'élection. Deux partis d'opposition ont déposé une requête en justice pour contester ce report. Il n'a pas été possible de savoir ce qu'il adviendrait de leur demande au Conseil constitutionnel du Sénégal d'ordonner « la poursuite du processus électoral ».
La situation au Sénégal reste tendue, déclenchant des manifestations et des heurts dans la capitale, Dakar. La scène politique est divisée, certains saluent le report comme une opportunité de mieux se préparer, tandis que d'autres dénoncent une dérive antidémocratique et redoutent une instabilité croissante. L'opposition, dont les candidats ont été affectés par les disqualifications, voit dans ce report « une tentative de prolonger le mandat présidentiel ».