Le 6 février 2013, le leader de gauche Chokri Belaïd a été abattu de trois balles tirées à bout portant au pied de son immeuble à El Menzah VI.
Quand la nouvelle de son assassinat est tombée, la Tunisie a été saisie d'effroi. Qui ne revoit pas encore les visages bouleversés, tordus de chagrin, des Tunisiens, à la fois partagés entre dignité, qui devait être le seul moyen de répondre à la barbarie et, en même temps inquiétude de savoir qui, comment, pourquoi ?
Onze ans après, la vérité sur l'assassinat du martyr Chokri Belaïd n'a toujours pas été révélée tellement le dossier de l'instruction a été manipulé pour brouiller les pistes et éviter toute piste pouvant mener aux commanditaires du crime odieux. Ce n'est qu'après le 25 juillet 2021 que l'étau a commencé à se resserrer autour de l'appareil sécuritaire secret d'Ennahdha. Il est à rappeler que des partis politique et des têtes ont commencé à tomber dans cette affaire touchant autant les sécuritaires, les juges que les hommes politiques et les hommes d'affaires.
Le Comité de défense, des associations et des organisations nationales n'ont pas cessé d'appeler à la reddition des comptes et à dénoncer une justice mise au pas et qui a failli à sa mission au cours des dix dernières années. Cette justice a omis d'ouvrir les vrais dossiers et de poursuivre les vraies personnes qui devaient rendre des comptes dans cette affaire et bien d'autres à l'instar de l'assassinat politique de Mohamed Brahmi. L'ouverture du dossier de la reddition des comptes de manière globale, et dans toutes les affaires, est la seule garantie pour toute réforme éventuelle, ont-ils toujours affirmé.
Pour eux, la question de la reddition des comptes est essentielle. C'est la voie principale pour la mise en oeuvre en Tunisie de réformes majeures dans tous les domaines.
Demander des comptes est surtout un rappel aux Tunisiens de l'atrocité des crimes commis à l'endroit de la Tunisie depuis la révolution jusqu'à aujourd'hui, ont souligné à chaque fois les manifestants qui se regroupent chaque mercredi à l'avenue Bourguiba à la mémoire du martyr. .
Ils affirment que l'affaire de l'assassinat des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi est la preuve de «l'échec de la justice», appelant les magistrats «honnêtes» à se soulever contre «la manipulation de la justice».