Diamniadio — Le Premier ministre Amadou Ba a invité le secteur financier de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), mardi, à Diamniadio (ouest), à contribuer au financement des politiques d'adaptation au changement climatique, avec le soutien de projets respectueux de l'environnement.
"Le secteur financier de l'UEMOA [...] doit jouer un rôle notable dans les politiques d'adaptation au changement climatique" et mener des "actions" capables de "contribuer davantage aux initiatives publiques mises en oeuvre par les États dans la mise en oeuvre de leurs engagements internationaux en matière de climat", a dit M. Ba.
Il intervenait à la cérémonie d'ouverture d'une conférence internationale sur le rôle des banques centrales dans les politiques d'adaptation au changement climatique.
La rencontre est organisée par la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BECEAO).
Amadou Ba dit attendre des institutions financières de l'UEMOA "des actions concrètes" pouvant "favoriser les investissements dans les projets respectueux de l'environnement telles que les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, qui contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre".
Ces institutions doivent se mobiliser parce que "les engagements pris par la plupart des partenaires extérieurs ne sont pas concrétisés", a souligné le Premier ministre.
Selon lui, les partenaires financiers de l'Afrique ont pris des engagements financiers portant sur 100 milliards de dollars US par an pour soutenir les politiques gouvernementales de transition écologique.
"Toutefois, a relevé Amadou Ba, force est de constater que les engagements pris par la plupart des partenaires extérieurs ne sont pas concrétisés."
"Ces ressources sont pourtant nécessaires pour financer les actions" envisagées en matière de climat par les États africains pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et "s'adapter aux effets du changement climatique", a-t-il rappelé.
Amadou Ba, citant la Banque africaine de développement (BAD), affirme que l'Afrique a besoin de 1.300 à 1.600 milliards de dollars US, entre 2020 et 2030, pour mettre le programme continental d'action sur le climat.
"L'agriculture, qui concentre plus de 40 % de la main-d'oeuvre des pays de l'UEMOA et représente 26 % de son produit intérieur brut, demeure un secteur particulièrement exposé" au changement climatique, a relevé M. Ba.
Selon une étude de la Banque mondiale, a-t-il dit, l'UEMOA pourrait subir en moyenne des pertes estimées à 1 milliard de dollars US, environ 611 milliards 253 milliards de francs CFA par an, en termes de cultures vivrières, à cause de "sècheresses" causées par le changement climatique.
Le gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, a lancé un appel à une "coopération internationale soutenue entre toutes les banques centrales, les autres parties prenantes [...] du secteur bancaire et financier, et les partenaires au développement".
Il estime que "la problématique du changement climatique transcende les frontières nationales".