Dakar — Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES) a annoncé mardi avoir retenu de dérouler, « dans les jours à venir », un plan d'action visant à amener l'Etat du Sénégal à se pencher sur sa plateforme revendicative portant sur plusieurs « points essentiels » dont la fuite des cerveaux.
« Dans les jours à venir, nous allons dérouler un plan d'action national pour obliger l'Etat du Sénégal à venir s'asseoir à la table des négociations et à mettre en oeuvre les points essentiels », a déclaré Mamadou Demba Ndour, son secrétaire général, au cours d'une conférence de presse, à Dakar.
« Jusqu'à présent, on est en face d'un dilatoire sans précèdent. Dans notre plateforme de revendications, nous avons une panoplie de modes d'action mais nous avons jugé nécessaire de nous limiter dans un premier temps au respect des urgences », a expliqué le syndicaliste.
Il a ajouté, sur ce point : « On va aller vers la centralisation des urgences, par exemple on peut décider qu'à Dakar, une seule structure va s'occuper des urgences, et les patients vont converger vers cette structure ».
L'avènement de la Covid 19 a montré que la question de la santé doit être souveraine, a-t-il souligné, avant de revenir sur la problématique de la fuite des cerveaux.
« La mobilité des intellectuels est un acquis pour l'humanité, et c'est très bien comme cela. Cependant, pour pouvoir maintenir nos ressources humaines de qualité au Sénégal et affronter cette fuite des cerveaux, le gouvernement du Sénégal a l'obligation de se prononcer sur le mal-être des médecins sénégalais », a relevé M. Ndour.
Le secrétaire général du SAMES soutient que chaque sortie de promotion de médecins est suivie d'une « saignée que nous remarquons que nul ne peut expliquer », sans compter que certaines spécialités, comme les chirurgiens-dentistes par exemple, « ne s'épanouissent plus dans l'exercice de leur art ».
« Les salaires sont faibles, les conditions de travail sont drastiques, et pire, il n'y a pas la protection et l'égard qu'on doit avoir pour les médecins. On ne le retrouve pas de la part des autorités », s'est-il désolé.
« C'est pourquoi des médecins sont emprisonnés ou en garde à vue, les médecins sont [également] malmenés dans leur lieu de travail », a dénoncé le syndicaliste, ajoutant que sur cette question, sa centrale syndicale se veut intransigeante et demande aux pouvoirs publics de travailler à « fixer les ressources humaines ».
« Il n'y a pas à réinventer la roue, il faut de bons salaires, de bonnes conditions de travail, il faut des mesures incitatives. Mais il faut surtout plus de considération pour ce corps qui, à l'image de son sermon, doit être au service exclusif des populations », a conclu Mamadou Demba Ndour.