La dépouille du sénateur et notable Jean-Pierre Nonault a été enterrée dans la sous-préfecture de Boundji, département de la Cuvette, le 4 février, par des notables en collaboration avec les membres de la famille, au terme des rituels catholiques et traditionnels.
De l'héliport de Boundji jusqu'au domicile du défunt et durant la veillée, le cercueil a été pris d'assaut par les « Ebanis », « Obélas » ou les gardiens de la tradition ancestrale. Parents et amis ont entouré la famille habillée en noir, pendant que les « Ebanis » et « Obélas », en tenue de raphia, ont veillé sur le cercueil du défunt dans la parcelle endeuillée.
Réconfort de la famille en deuil, hommages au défunt sont des temps forts ayant marqué ce moment. Plusieurs détenteurs de la tradition venus de la Lékoumou, d'Owando et d'ailleurs ont témoigné en faveur du défunt Jean-Pierre Nonault, à l'instar de l'historien Théophile Obenga. « C'est une grande perte d'un grand personnage car il est de la famille des notables.
L'oncle de son père avait cédé la concession à un prête missionnaire au bord du fleuve Alima. Il avait accepté que Mgr Prosper Philippe Augouard (1852-1921, missionnaire français de la congrégation du Saint-Esprit, fut le second évêque responsable du Congo français et de l'Oubangui) s'installe parce que c'était leur terre. Tous les cadres de Boundji sont ici. Le président de la République a assisté à toutes les cérémonies liées aux obsèques parce qu'il connaît l'importance », a-t-il indiqué.
Pour sa part, la députée de la circonscription électorale de Boundji, Lékoundzou Tsatsa Avanke, a déclaré : « De Jean-Pierre Nonault, je garde le souvenir d'un grand homme très conciliant et fédérateur des esprits. Sa fille que je suis, j'ai encore en mémoire toutes les bénédictions qu'il prononçait pour moi. Nous venons de perdre un grand esprit, un très grand notable ». C'est dans la très haute intimité familiale et selon les rites réservés à la notabilité que s'est effectué le convoi mortuaire vers le lieu de l'enterrement. Le cercueil a été transporté jusqu'au lieu d'inhumation par des initiés aux pieds nus.
Précisons que c'est à la paroisse Sainte-Anne de Brazzaville qu'une messe a été organisée en mémoire de l'illustre disparu en présence du Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, au cours de laquelle l'homélie a été dite par Mgr Urbain Gassongo, premier évêque de Gamboma, dans les Plateaux. Ce dernier a recommandé à la famille de garder confiance dans l'épreuve à l'instar de Job, un personnage biblique. Il a également fait le lien entre la tradition ancestrale positive qu'incarnait le défunt Jean-Pierre Nonault et l'Eglise catholique.
Par ailleurs, au siège du Parti congolais du travail (PCT) à Brazzaville, le 2 février, le président de la République, Denis Sassou N'Guesso, accompagné des membres de la famille politique, s'est recueilli devant le cercueil de Jean-Pierre Nonault, un des fondateurs de cette organisation politique.
A l'occasion, la ministre Arlette Soudan-Nonault, fille biologique du défunt, a rappelé le parcours politique ainsi que diplomatique du défunt et déclaré : « Le PCT dont il fut un des membres fondateurs avec le matricule 19 aura toujours été son unique parti. (....) Notre père ne s'est jamais départi du PCT (...) Il a dirigé les travaux du sixième congrès extraordinaire en 2011 ».
