Depuis le début de l'année, huit personnes ont péri par noyade ; quatre d'entre elles dimanche : deux jeunes à Mare-Tabac et deux quadragénaires à La Digue à Dagotière. Dans ce dernier drame, la police veut éclaircir les zones d'ombre en questionnant leurs amis...
Ils étaient huit à se rendre à La Digue à Dagotière pour un moment de détente dimanche. Cependant, seuls six sont montés à bord du véhicule venu les récupérer car les deux autres, Yuvrajsing Hustabir, 43 ans, et Aswan Horil, 40 ans, s'étaient éloignés du groupe quelques minutes auparavant. Les deux n'ont pas regagné leur domicile ce soir-là. Aux premières heures de lundi matin, leurs proches se sont rendus au poste de police pour signaler leur disparition.
Plus tard, à la tombée de la nuit, les corps flottants des deux amis ont été retrouvés à La Digue par Reena, l'épouse de Yuvrajsing. Leur décès remontait à plusieurs heures et l'autopsie pratiquée hier matin l'a attribué à une asphyxie due à la noyade. Leurs funérailles ont eu lieu hier. «Je souhaite connaître la vérité sur la mort de mon époux. Je demande à ses amis qui l'accompagnaient de me dire la vérité», lâche Reena. Son mari travaillait pour une société de construction et dimanche il lui a expliqué qu'il se rendait avec ses amis pour un programme à cet étang.
La dernière fois qu'elle lui a parlé serait vers midi dimanche. «Il m'a dit qu'il partait à La Digue. Quand j'ai essayé de le rappeler un peu plus tard, son téléphone était éteint. Je ne m'inquiétais pas trop. Mais vers 3 heures du matin, quand mon sommeil a été interrompu, j'ai constaté qu'il n'était pas rentré et j'ai commencé à m'inquiéter. Nous avons contacté ses camarades, nous sommes allés voir où il était, avec qui il était sorti. Le lendemain, nous sommes allés au poste de police, nous avons commencé à chercher. Quand nous sommes allés à La Digue, nous les avons trouvés flottants. Leurs corps avaient déjà changé de couleur», raconte cette dernière, qui est mariée depuis trois ans.
Yuvrajsing était populaire à Upper Dagotière. «C'était une bonne personne, calme, il n'avait jamais de problèmes.» Il en était de même pour Aswan Horil. Depuis son divorce il y a deux ans, ce maçon de 40 ans vivait avec sa soeur et sa famille dans la même localité. Sa soeur, Rekha Beersah, explique que dimanche matin, son frère lui a dit qu'il était chargé d'emmener des épices. «Il m'a dit qu'il devait apporter des épices, qu'il avait un programme avec ses camarades. J'ai préparé les épices et je lui ai dit de faire attention, de ne pas trop boire et de ne pas rentrer tard. Il m'a dit qu'il ne rentrerait pas tard parce qu'il comptait regarder un match de football à la télé.» Vers 16 heures, le beau-frère d'Aswan a essayé de l'appeler, mais ce dernier n'a pas répondu au téléphone. Il l'a rappelé sur le téléphone d'un ami qui lui a expliqué que tout allait bien et qu'ils rentreraient vers 18 heures. «Mais plus tard, nous avons reçu un appel de son ami, nous informant que vers 17 heures, mon frère et un de ses amis s'étaient éloignés du groupe et n'étaient pas encore revenus quand le transport est arrivé. Ils ont dû rentrer, les laissant derrière. Nous avons pensé qu'ils étaient dans le coin et qu'ils rentreraient après.»
Vers 21 heures, ne les voyant toujours pas arriver, ses proches ont essayé de contacter ses amis, mais en vain. Personne n'a répondu à leurs appels. «Nous avons décidé d'attendre jusqu'au matin. Quand le matin est arrivé et qu'ils n'étaient toujours pas rentrés, nous sommes allés déposer une plainte à la police. Nous sommes également allés les chercher, mais nous n'avons rien trouvé», confie Rekha.
Les six amis des victimes ont été conduits au poste de police, mais lors de leur interrogatoire, ils ont expliqué que les deux s'étaient éloignés du groupe sans toutefois dire où ils se rendaient. Ils ont ensuite été autorisés à rentrer chez eux. Les enquêteurs de la CID de Moka voudraient avoir comment les victimes se sont retrouvées en difficulté sans que les six amis s'en aperçoivent. L'enquête se poursuit.