Hier, au palais de la Justice d'Anosy, le verdict est tombé, marquant la fin d'un procès qui avait tenu en haleine le public. Barson Rakotomanga, du Randrana sendikaly, et Sammy Grégoire Ravelonarina, de la section tananarivienne du Syndicat des enseignants chercheurs et chercheurs enseignants (Seces), ont été condamnés à 30 mois de prison avec sursis par le tribunal de première instance d'Antananarivo, pour atteinte à la sûreté de l'État.
Le procès, qui s'était tenu le 13 décembre dernier, avait été reporté à deux reprises, d'abord au 19 décembre, puis au 30 janvier. Les deux leaders syndicaux avaient été accusés d'avoir porté atteinte à la sûreté intérieure de l'État suite à l'envoi d'une lettre à l'État-major de l'Armée pendant la période pré-électorale à Madagascar, au mois d'octobre.
La lettre en question aurait, selon la justice, « incité à la révolte militaire » et aurait pu « troubler l'ordre public », des accusations graves qui ont conduit à leur inculpation. Les deux hommes forts des syndicats avaient été convoqués à la section des recherches criminelles de la gendarmerie de Fiadanana, où ils avaient été placés en garde à vue avant d'être libérés pour enquête devant les parquets.
Après ces investigations, Barison Rakotomanga et Sammy Grégoire Ravelonirina s'étaient retirés du monde des mouvements syndicaux. Cependant, le verdict rendu hier les déclare coupables et les condamne à 30 mois d'emprisonnement avec sursis. Une peine qui, bien que non exécutoire immédiatement, servira de mise en garde pour les deux ténors syndicaux.
Cette affaire souligne l'équilibre délicat entre l'exercice des droits syndicaux et les limites imposées par la loi, mettant en lumière les conséquences sévères qui peuvent découler de certaines actions, même au sein du mouvement syndical. Elle suscite également des interrogations sur la liberté d'expression et le rôle des syndicats dans le contexte politique et social de Madagascar.