Afrique de l'Ouest: La BCEAO prône pour un financement « vert » pour limiter les impacts du changement climatique

Conférence internationale de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) sur « le rôle des banques centrales face aux défis du changement climatique » au Centre international de conférence Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio ce 06 février.
7 Février 2024

La conférence internationale de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a enregistré la participation de plus d'une dizaine de banques centrales africaines, les banques centrales européennes et les associations professionnelles pour échanger sur « le rôle des banques centrales face aux défis du changement climatique ».

Cette rencontre du secteur financier s’est déroulée ce 06 février au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio (Cicad) dans un contexte ou des questions d'impact du changement climatique sur nos économies demeurent préoccupantes.

A cet égard, le gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou a convié ses partenaires du Fonds Monétaire International (FMI), de la Banque Mondiale et de la Banque Européenne d’Investissement pour voir, en effet, comment les Banques Centrales peuvent contribuer à faire face à cette problématique qui persiste depuis de longues années.

Selon le Gouverneur de l’institut d’émission, la conférence a permis d’élaborer des stratégies et des politiques qui peuvent permettre la contribution et l’adoption d’un plan de verdissement du système financier et mettre en place des mesures incitatives pour que le secteur financier dans son ensemble s’oriente vers le financement des activités verts.

C’est dans cette perspective que la représentante du Banque Européenne d’Investissement a souligné que la BEI travaille pour redéfinir une trajectoire vers un avenir plus désirable.

Selon elle, la décennie 2020 avait été jugée critique pour atteindre les trois objectifs à long terme de l'accord de Paris et c'est pour cela que les différentes sociétés doivent entreprendre une transition verte.

Avant d’y ajouter que c'est dans les pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre que l'alarme doit d'abord être sonnée, mais le besoin de transition verte est une réalité pour tous, et notamment en termes de d'adaptation car cela nécessite une réponse systémique pour intégrer les risques climatiques dans le processus de prise de décision financière.

En effet, la représentante de la BEI a assuré que sans une action rapide pour le climat, les pays feront face à une hausse de prix de capital, à un non compétitivité ou un manque de compétitivité sur les marchés mondiaux, entravant potentiellement leur croissance.

Jean-Claude Kassi Brou l’a rejoint en annonçant qu’il y a beaucoup de possibilités de financement au niveau des banques de développement à travers les obligations vertes en donnant l’exemple des mécanismes de financement alternatif et mixte qu’il faut soutenir et accompagner pour que le secteur financier soit mieux à même de contribuer à limiter l’impact des changements climatiques.

A l’en croire, c’est un aspect qui est nouveau au niveau des banques centrales dont la plupart d’entre elles sont en phase de réflexion. « Pendant longtemps, les changements climatiques ont été perçus comme un phénomène qui devait être pris en compte par les Etats qui participent au différentes Conférence de la COP. C’est parce qu’on a commencé à voir des impacts sur le secteur financier que les banques centrales se sont dites de porter un œil attentif à ce phénomène », a déclaré M. Kassi Brou.

Par conséquent, le patron de la BCEAO estime également être dans une dynamique positive avec les réseaux qui ont été mis en place. A ce stade, il va bientôt y avoir des actions pouvant être mises en œuvre  avec « nos équipes au niveau des différents banques centrales qui vont travailler en synergie pour approfondir et finaliser ce qui a été dit ».

Le gouverneur de la banque centrale de Maurice pour sa part, a estimé que les différentes banques centrales devraient collaborer et partager leurs expériences pour travailler sur des modèles spécifiques avec l’appui des institutions internationales.

Selon lui, il y a un aspect qui reste très essentiel, qui est d’avoir leur propre feuille de route pour faire face à cette situation.

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