Pour le journaliste politique sénégalais Papa Ismaila Dieng, qui s'exprimait dans les colonnes de africaguinee.com, ceux qui accusent Macky Sall d'avoir perpétré un coup d'Etat n'ont pas tort car selon lui, le seul argument juridique valable pour l'actuel président c'est le fait que la loi lui permet d'abroger un décret. Sinon, explique-t-il, « c'est un véritable putsch institutionnel dans le sens où les conditions pouvant lui permettre de prendre une telle décision ne sont pas réunies ».
Papa Ismaila Dieng indique que dans la Constitution, après la publication de la liste définitive des candidats, il n'y a que deux possibilités pour que l'élection présidentielle soit reportée. La première, c'est en cas de décès d'un des candidats retenus, le conseil constitutionnel reporte l'élection (Article 29). La deuxième, c'est lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité du territoire national ou l'exécution des engagements internationaux sont menacées d'une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu, le Président de la République dispose de pouvoirs exceptionnels. (Article 52).
« Jusqu'ici, aucun candidat n'a été déclaré décédé. Sur l'autre point, les institutions de la République et l'administration fonctionne correctement. La preuve en est que ce matin même du 3 février, le bureau de l'assemblée nationale s'est réuni pour étudier un projet de loi et le transmettre au président de la République comme le veut la constitution. On voit clairement donc que le président Macky Sall ne peut pas trouver d'argument juridique pour justifier son acte autrement que par le fait que la loi lui permet d'abroger un décret », argumente Papa Ismaila Dieng.
Depuis quelques jours, les interpellations et arrestations se multiplient au Sénégal. La coalition DiomayePrésident s'était donnée rendez-vous le mardi au terrain Acapes des Parcelles Assainies pour une caravane. Mais les forces de l'ordre ont envahi les lieux avant même l'arrivée des militants. Les députés Abass Fall et Guy Marius Sagna qui ont voulu rejoindre leurs camarades ont été arrêtés de façon brusque par les forces de l'ordre. Guy Marius Sagna a été arrêté à l'Unité 12 des Parcelles Assainies, alors qu'il se trouvait à l'intérieur de son véhicule, qu'il avait sécurisé. Rapporte adakar.com. Par ailleurs, ajoute la même source, Cheikh Alioune Beye, l'ex capitaine de la gendarmerie Seydina Oumar Touré et Gérad Koita de Frapp, ont été aussi arrêtés.