Les deux généraux qui s'affrontent depuis 10 mois, Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Daglo, ont accepté de se réunir sous l'égide de l'ONU, pour parler des questions humanitaires. C'est ce qu'a annoncé ce mercredi 7 février à Genève Martin Griffiths, patron d'Ocha, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies, lors de l'appel des Nations unies pour le plan de réponse humanitaire 2024. Malgré 9 millions de déplacés internes et 1,5 million de réfugiés, la crise soudanaise souffre de l'indifférence de la communauté internationale.
Près d'1,5 milliard de dollars : c'est ce qu'il faudrait, selon les Nations unies, pour financer la réponse humanitaire à la crise soudanaise. L'année dernière, seuls 38% de la somme nécessaire avaient été levés. « Bien trop peu », selon le Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi.
De retour d'un séjour au Soudan, en Éthiopie et au Soudan du Sud, il prévient : cette crise risque d'avoir un impact majeur, pour la région et au-delà. « Ce ne sont pas que les populations vulnérables qui sont touchées, mais aussi toute la classe moyenne soudanaise... la colonne vertébrale de la société. Le pays est au bord de l'effondrement » explique Filippo Grandi.
La pression sur les pays voisins eux-mêmes en crise est forte. Et d'ores et déjà, le HCR a identifié des déplacements de populations vers la Libye et la Tunisie, à destination de l'Europe.
Aujourd'hui, l'urgence est de trouver des financements alors que le monde a les yeux rivés sur le conflit en Palestine. D'après Ibrahim Modi, président du Forum national soudanais des ONG, les organisations humanitaires locales estimaient, en décembre, avoir perdu 500 millions de dollars.
Au niveau de l'Éthiopie, comme au niveau du Tchad, de la Centrafrique ou encore du Sud-Soudan et l'Égypte, les conditions de sécurité sont là. Les réfugiés ont été bien reçus, parfois dans des conditions assez difficiles, mais les États ont généralement ouvert leurs portes pour accueillir les réfugiés soudanais maintenant, quand il s'agit des conditions de vie de ces personnes...
02:27 Mamadou Dian Balde, directeur régional du HCR pour l'Afrique de l'Est sur les conditions de vie plus que précaires des déplacés soudanais