Afrique: CAN 2023 - Le Nigeria en finale, au bout du suspense

Le Nigeria s'est qualifié pour sa huitième finale de Coupe d'Afrique en venant à bout de l'Afrique du Sud (1-1, 4 t.a.b. à 2) au terme d'un match fou et passionnant, mercredi à Bouaké.

Encore une fin de match épique à la CAN ! Les Super Eagles pensaient tenir leur victoire quand leur star Victor Osimhen a cru marquer le but du 2-0 (85e). Mais il a été refusé après visionnage car il y avait au début de l'action une faute... dans la surface d'Alhassane Yusuf sur Percy Tau.

Le score est passé de 2-0 à 1-1 en quelques secondes, car Teboho Mokoena a transformé le penalty et totalement reconfiguré le match. Khuliso Mudau aurait même dû achever le suspense mais il a envoyé sa balle de match au-dessus de la barre (90e+3).

Tout le banc sud-africain a bondi, Mudau s'est pris la tête à deux mains, mais la chance des Bafana Bafana (les Garçons) venait de passer.

Dans la prolongation, les dieux du foot, insolents, ont encore hésité à choisir leur camp, et malgré quelques occasions chaudes du Nigeria, il a fallu en passer par les "pénos".

Nwabali éclipse Williams

Et cette fois, le spécialiste Ronwen Williams, qui avait arrêté quatre tirs au but contre le Cap-Vert (0-0, 2 t.a.b. à 1) en quarts, n'en a arrêté aucun. Le seul raté nigérian, celui d'Ola Aina, est parti dans les nuages.

A l'inverse, dans les cages des Super Eagles s'est dressé le méconnu Stanley Nwabali, gardien du modeste club de Chippa United, dans le championnat sud-africain. Fort de son envergure d'autruche, il a arrêté les frappes de Teboho Mokoena et d'Evidence Makgopa.

L'ancien Citizen Kelechi Iheanacho n'a pas tremblé pour marquer le tir qui a envoyé le Nigeria à sa huitième finale de CAN, dont trois victorieuses (1980, 1994 et 2013).

Cette séance de tirs au but aura été l'épilogue d'un match attrayant pour les spectateurs et probablement usant pour les nerfs des joueurs des deux équipes.

D'un côté, le Nigeria qui continue de s'appuyer sur un collectif solide et sur l'immense talent d'Osimhen, poison constant et violent pour les défenses adverses.

De l'autre, les Bafana qui peuvent également compter sur une cohésion et une capacité de transition fulgurante.

C'est ainsi que les joueurs d'Hugo Broos, champion d'Afrique 2017 avec le Cameroun, font naître quelques frayeurs dans les rangs nigérians (15e, 28e et 39e).

Et d'Osimhen vient la lumière

Incertain en raison d'une douleur à l'abdomen, c'est pourtant bel et bien Osimhen, parson coup de rein dévastateur, qui va sortir les Super Eagles du doute : le Napolitain provoque trois Sud-Africains et pousse à la faute Mothobi Mvala, pourtant impérial contre le Maroc (2-0) en huitième de finale.

Dans sa quête du graal, Victor Osimhen fait beaucoup de choses chez les Super Eagles, avec un altruisme incroyable. Ainsi, il laisse les penalties à son capitaine Troost-Ekong, sans se soucier de ses « stats » (1 but marqué).

Co-équipier modèle, le buteur du Napoli a glissé un petit mot dans l'oreille du tireur, qui a trompé le spécialiste Williams en frappant plein centre, son deuxième penalty du tournoi, après celui contre la Côte d'Ivoire (1-0) en poules, déjà obtenu par Osimhen.

Si nul ne doute que le Ballon d'or signerait des deux mains pour un titre continental remporté sans but supplémentaire à son compteur personnel, il a logiquement explosé de joie, à la 85e, lorsque, en embuscade au second poteau, il pousse derrière la ligne, un bon centre d'Osayi.

Joie de coure durée, puisque sa réalisation a été logiquement refusée, après intervention de la VAR, pour un penalty sur Tau au départ de l'action. Mokoena, en convertissant le coup de pied de réparation, a remis les deux équipes dos à dos (90e).

Ce n'en était pas fini des rebondissements et des frissons : tout juste entré en jeu, à la place d'Osimhen, Terem Moffi file vers le 2-1, mais le défenseur Gomolemo Kekena l'a arrêté d'un tacle illicite juste avant la ligne : carton rouge pour le défenseur des Mamelodi Sundowns et coup-franc pour le Nigeria.

José Peseiro, d'ex-futur chomeur à potentiel futur vainqueur

Cette histoire, vous l'avez déjà lue quelques lignes plus haut. Pour le Nigeria, le dernier chapitre reste à écrire, dimanche prochain, en finale face au vainqueur du match RDC-Côte d'Ivoire.

Un roman déjà épique lorsque l'on se remémore qu'en novembre 2023, le Portugais José Pereiro aurait dû être limogé de son poste, mais la fédération nigériane n'avait pas les fonds pour payer ses indemnités de licenciement. Trois mois plus tard, l'ancien adjoint de Queiroz au Real Madrid va disputer la finale de la CAN.

L'occasion pour les Super Eagles de rejoindre le Cameroun au palmarès de la compétition avec quatre couronnes. Une couronne qui irait si bien sur la tête du roi Victor Osimhen.

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