À l'initiative de la centrale syndicale agricole, les populations et producteurs de Gbangompleu, village frontalier de la Guinée Conakry, dans la commune de Sipilou, ont été instruits sur les méfaits du trafic du cacao vers les pays voisins. C'était le 2 février 2024, sous l'égide de la chefferie traditionnelle.
Cette rencontre a été organisée en collaboration avec la jeunesse et se justifie par le fait que plus de 1 500 sacs de cacao estimés à 100 tonnes ont été saisis en janvier 2024. Ces sacs étaient exposés dans un port sec à Gniglé, un village situé à 800 mètres de la frontière avec la Guinée.
Au cours de cette rencontre, le président de la centrale syndicale agricole, Seydou Kiebré, a expliqué le tort que causent ces pratiques à l'économie ivoirienne. Avant de donner les raisons de cette campagne de sensibilisation à Gbangompleu.
"Le choix de votre village n'est pas fortuit. Nous savons que tout le produit qui va vers la Guinée transite ici, à travers un port sec. Nous sommes venus vous dire d'arrêter de vendre votre cacao au pays voisin, car cela fait perdre de l'argent à l'État de Côte. Vous devez combattre ce phénomène", a déclaré Seydou Kiebré.
Concernant les doléances des villageois, entre autres la construction de salles de classe, l'entretien des routes et l'accès à l'eau potable, il a fait savoir qu'elles peuvent être prises en compte, à condition que les populations vendent leur cacao en Côte d'Ivoire.
A l'en croire, c'est le bénéfice de la vente du cacao en Côte d'Ivoire qui permet à l'État de construire des infrastructures telles que les écoles, les routes, les pompes hydrauliques.
Aussi les a-t-il exhortés à adhérer à la centrale syndicale agricole pour pouvoir bénéficier des nombreux avantages auxquels le producteur a droit. Seydou Kiebré a promis que dans les jours à venir, la centrale syndicale agricole dépêchera des acheteurs afin que le cacao de Gbangompleu soit acheté dans de bonnes conditions.
"Avec quoi l'État de Côte d'Ivoire va construire les universités, les routes, les écoles, si nous continuons de vendre notre cacao dans les autres pays? Tout planteur qui veut le développement doit vendre son cacao ici, en Côte d'Ivoire", a-t-il conclu.
Par la voix de leurs représentants, les coopératives et populations ont dit avoir pris bonne note. Toutefois, ils ont évoqué les raisons qui entraînent ce fléau dans la région.
À en croire Sadia Koné Raymond, chef du village de Gbangompleu, l'impraticabilité des pistes font que les acheteurs ivoiriens n'arrivent pas dans leur zone. Seuls les acheteurs des pays voisins viennent à eux. Ayant donc besoin d'argent pour survenir à leurs besoins et faire face aux problèmes divers, ils sont obligés de traiter avec ces derniers.
C'est pourquoi il a plaidé pour que les voies menant à sa localité soient rénovées. Il a aussi plaidé pour la construction de salles de classe, d'un centre de santé, de pompes hydrauliques et pour l'électrification du village.