Sénégal: Report de la présidentielle - La communauté internationale lâche Macky

8 Février 2024

Le président Macky Sall n'est pas soutenu dans sa décision de reporter la tenue de l'élection présidentielle, initialement prévue le 25 février, jusqu'au 15 décembre 2024. La Communauté économiques des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), l'Union européenne (Ue) et les Etats-Unis d'Amérique (Usa), ont tous exprimé leur désapprobation.

Le président Macky Sall est de plus en plus «esseulé», après sa décision de reporter la présidentielle initialement prévue ce 25 février 2024. En plus de la société civile sénégalaise et de différentes forces vives du pays, la communauté internationale fustige, elle aussi, le décalage de l'élection jusqu'au 15 décembre 2024. L'Union européenne (Ue) estime que, «pour maintenir la stabilité au Sénégal, une élection transparente, inclusive et équitable doit être tenue dans de brefs délais».

Mieux lors d'un point de presse tenue hier, mercredi 7 février, le porte-parole de l'Ue pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Nabila Massrali juge que «ce report entache la longue tradition de démocratie au Sénégal et ouvre une période de grande incertitude au Sénégal». A travers Nabila Massrali, «l'Ue regrette que cette décision majeure, qui concerne un moment clé de l'exercice démocratique par l'ensemble des citoyens, soit intervenue sans étroite consultation avec l'ensemble des acteurs politiques de manière inclusive et transparente».

En lien avec la déclaration de la Cedeao, «l'Ue demande instamment à la classe politique de prendre rapidement les mesures nécessaires visant à rétablir le calendrier électoral, conformément à la constitution du Sénégal et à la Charte de la Cedeao». L'Ue trouve que «les impacts de ce report sur la stabilité et la cohésion sociale du pays sont déjà visibles». Elle rappelle, à ce titre, que «l'exercice des libertés fondamentales, comme celles de manifester et de s'exprimer, sont des principes fondamentaux d'Etat de droit qui ne doivent souffrir d'aucune exception».

Auparavant, la Cedeao a encouragé «la classe politique à prendre de toute urgence les mesures nécessaires pour rétablir le calendrier électoral, conformément aux dispositions de la Constitution du Sénégal». Mieux, elle a relevé «qu'en ces temps difficiles pour le pays et la région, la Commission lance un appel à toutes les parties prenantes pour qu'elles renoncent à la violence et à toute action susceptible de troubler davantage la paix et la stabilité du pays. Elle exhorte les Forces de l'ordre à faire preuve de la plus grande retenue et à protéger les droits fondamentaux de tous les citoyens».

Du côté du pays de «l'Oncle Sam» également, le département d'Etat des Etats-Unis s'est dit «particulièrement alarmés par les informations selon lesquelles les Forces de sécurité ont expulsé de force des parlementaires qui s'opposaient à un projet de loi visant à retarder les élections ; ce qui a donné lieu à un vote à l'Assemblée nationale qui ne peut être considéré comme légitime, compte tenu des conditions dans lesquelles il s'est déroulé».

Les États-Unis exhortent ainsi «le gouvernement du Sénégal à organiser son élection présidentielle conformément à la Constitution et aux lois électorales. Nous appelons également le gouvernement sénégalais à rétablir immédiatement le plein accès à Internet et à garantir que les libertés de réunion pacifique et d'expression, y compris pour les membres de la presse, soient pleinement respectées». Aussi ont-ils donné l'assurance, «de rester engager auprès de toutes les parties et partenaires régionaux dans les jours à venir».

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