Madagascar: Andry Raobelina - Vers sa candidature à la mairie d'Antananarivo

Après les coups qu'il a encaissés, le président du parti Anjomara sy Rivo Baovao ne compte pas jeter l'éponge. Les communales et les législatives à venir verront la participation de son parti.

« Vous avez ciblé mon oeil. Je n'étais pas là durant les manifestations du C10 car j'étais à l'étranger pour me faire soigner. Et maintenant, on détruit ma société. Avez-vous peur de moi ? ». Ce sont les mots de Andry Raobelina, président du parti Anjomara sy Rivo Baovaoa (ARB) et PDG de la société Canal 7 Events, hier, lors d'une conférence de presse qu'il a donnée à Ankorondrano. Selon ses explications, tout ce qui lui arrive et à sa société ces derniers mois sont des coups politiques. Toutefois, rien ne décourage le numéro Un de l'ARB. « Nous allons faire de ces problèmes, un moteur pour avancer », a-t-il soutenu avant de confier qu'il serait probablement« candidat à la mairie d'Antananarivo ».

Rivo Baovao

« Je suis encore jeune. Avant, il s'agissait d'une affaire entre de grandes personnes. Maintenant, nous commençons à prendre notre place. Le « Rivo Baovao » (vent nouveau) va souffler tôt ou tard », a continué Andry Raobelina qui n'a pas caché son ambition de s'engager un peu plus en politique. « À partir de maintenant, on me verra davantage sur la scène politique », a-t-il d'ailleurs poursuivi. Outre les élections communales, l'ARB sera également présent aux prochaines élections législatives. « L'ARB va présenter des candidats aux législatives car avec le Collectif, nous avons convenu qu'il faut faire le nécessaire pour avoir la majorité », a-t-il ajouté tout en soulignant que « le parti n'a pas dépensé d'argent lors des présidentielles, il dispose donc des fonds pour faire face à ces législatives ».

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Contrat

En tout cas, l'affaire Plaza a boosté en quelque sorte la motivation politique d'Andry Raobelina. Hier, il a d'ailleurs voulu mettre au clair les choses. Avec des preuves à l'appui, il a indiqué que le contrat qu'il a fait avec le ministère pour l'occupation du lieu a bien été respecté. « Ils ont traîné cela sur le terrain politique, donc on fera comme ils veulent », a-t-il regretté. En effet, c'est la loi 2015-039 qui régit le Partenariat Public Privé (PPP) à Madagascar. « Selon cette loi, il y a plusieurs formes de PPP. Il y a l'appel d'offres ouvert et l'appel d'offres restreint. L'ancienne ministre de la Communication n'a soulevé que ce point. Alors qu'il y a également le gré à gré. C'est le cas du Plaza », a-t-il avancé avant de souligner que « selon le contrat, nous devons réhabiliter ou doter des mobiliers scolaires par an à une EPP choisie par le MEN ». Comme indiquent les procès verbaux des huissiers que le PDG de la société Canal 7 Events a apporté, l'EPP Andavamamba et l'EPP Mahamasina Est ont bénéficié d'une réhabilitation, des matériels ont été reçus par l'EPP Ambohimitsimbina, l'EPP Ankaditoha a bénéficié d'un mur de clôture et il y a eu une dotation en matériels informatiques pour l'EPP Anosipatrana.

À l'amiable

« On a respecté en bonne et due forme le contrat », a-t-il insisté tout en martelant qu' « il s'agit de politique pure ». En effet, selon le contrat, « toutes difficultés rendant l'exécution de la présente convention impossible seront d'abord réglées à l'amiable ». Une disposition que le ministère n'a pas respectée d'après Andry Raobelina. « Quand ils ont envoyé la lettre d'expulsion, nous avons écrit une demande de règlement à l'amiable le 6 octobre », a-t-il indiqué. « Je suis un investisseur, je n'aurais pas fait la folie d'investir 450 000 USD sur Plaza et ne pas respecter le contrat », a-t-il ajouté. Quoi qu'il en soit, l'absence d'une discussion sérieuse entre le ministère de l'Education nationale et l'intéressé a en quelque sorte intrigué les observateurs. « J'ai déposé la demande de règlement à l'amiable le 6 octobre, la ministre a démissionné le 9 octobre. Et après cela, ils n'ont pas donné de suite », a d'ailleurs révélé Andry Raobelina.

Représailles politiques

Le numéro un de l'ARB regrette la situation dans laquelle se trouve les investisseurs nationaux. « On nous a accusés d'avoir organisé une activité politique à la date du 28 septembre. Il s'agissait d'une formation en peinture. La déclaration de ma candidature a été faite chez moi », a-t-il expliqué avant de confier les pertes que cette décision a généré. « Il s'agit d'un investissement à long terme et il ne sera amorti qu'après 10 ans. L'amortissement se fera donc en décembre 2028. Nous avons occupé le lieu durant 6 ans et 6 mois, avec le confinement on peut dire que cela fait 5 ans et 4 mois », a déclaré Andry Raobelina avant de conclure que « les investisseurs locaux qui ne sont pas avec le régime sont victimes de représailles politiques ». Peu importe, la passation a été, selon lui, effectuée hier, et la clé du site se trouve désormais entre les mains des responsables du MEN. « Un nouveau Plaza plus beau et plus moderne que celui d'Ampefiloha verra le jour prochainement », a-t-il terminé.

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