Madagascar: Musique malgache - Loin d'être compétitive !

Le rappeur américain Rick Ross a salué les talents africains dans une vidéo qui a fait le tour du continent. « J'aime la culture africaine...sa musique », a-t-il souligné.

Cela a suscité la réaction du public. Il s'avère que les sonorités de la Terre Mère résonnent de l'autre côté de l'Atlantique.

Les internautes malgaches attendaient que soient prononcés des noms qui leur sont familiers. Hélas, le patron de Maybach Music Group a cité Innoss' B de la RDC, Portable de Nigéria, Uncle Waffles de l'Afrique du Sud...

Madagascar, ce pays riche en tempo ne figure-t-il pas parmi les meilleurs ? Hormis les îles voisines du Sud-Ouest de l'Océan Indien, les morceaux malgaches ont du mal à franchir la côte orientale africaine. Il est vrai que des jeunes ont souvent participé à des compétitions musicales et ont souvent été ovationnés. En effet, des collaborations ont également été entreprises, mais il semble que le cinquième art malgache demeure statique.

« La musique malgache n'est pas assez compétitive. Il nous faut du temps... Oui, nous avons du charisme, du style, mais par rapport à nos frères africains, nous sommes très loin... derrière. Musicalement, ils ont une façon de composer autrement. L'afrobeat par exemple, on entend à la fois un tempo traditionnel et le moderne, et c'est bien dosé, tandis que nous avons tendance à nous calquer », informe Eric Ratombo, propriétaire du label Private song.

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Effectivement, nos jeunes ont renoncé peu à peu au style des aïeux au profit de la musique contemporaine, contrairement à ceux du Nigéria qui ont suivi les pas de Fela Kuti.

En outre, bon nombre d'analystes certifient que l'insularité est aussi un problème. « Sans parler de la technologie, cet outil qui diffuse facilement l'art, la musique se transmet aussi à travers les cars, les barques traversant les fleuves », a soutenu Liva Setranomena. La situation géographique ne devrait pas être un prétexte, la Jamaïque et les îles des Caraïbes en sont des exemples concrets. Elles ont pu se démarquer grâce à leurs rythmes, reggae, zouk-love, béguine...

Larss, de son côté, trouve qu'il faut plus de qualité. Quant à Djaomazava, il insiste sur la barrière linguistique. « Les pays africains anglophones passent directement. Leurs chanteurs livrent des concerts à Londres, à New York. Et c'est grâce à une forte communication. En fait, ils ont des réseaux. D'autre part, musicalement, les américains plafonnent pendant que la nouvelle génération africaine a trouvé la voie du succès. Séduisante, cette dernière inspire les maisons de production des States ».

Quoique la musique malgache franchisse l'Afrique de l'Ouest en l'occurrence en Côte d'Ivoire, elle ne fait pas l'unanimité. Le chroniqueur Ballo Kader le confirme, « Oui il y a quelques sons qui passent ici. Mess Mea, ensuite, Wawa, celui qui a fait un featuring avec Serge Beynaud... Personnellement, j'adore surtout le rap. Mais malheureusement, je n'y comprends rien. Toutefois, il faut une grande promotion de la musique malgache en Afrique. À ce niveau, il y a vraiment du chemin à faire »...

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