Volte-face des autorités sur la suspension
Stupeur à Mahajanga. Un vol reliant Mayotte et la ville des fleurs a atterri hier matin à l'aéroport avec, à son bord, plusieurs passagers. Ce, malgré la note conjointe N°004-24/REG/GOUV du 03 février 2024. « La suspension des liaisons aériennes et maritimes avec les deux îles voisines de Madagascar » n'est pas encore effective nous confie une source digne de foi. Un retournement de situation qui a surpris l'opinion publique, surtout de la région Boeny, qui a félicité les décisions prises dans cette note conjointe signée par au moins cinq hauts responsables dont le gouverneur Andriatomanga Mokhtar Salim. Ce dernier a d'ailleurs publié sur son compte Facebook la décision prise avant de supprimer le post quelques heures après. L'on attendrait une décision d'Antananarivo pour ce qui est de l'effectivité de cette décision de suspension des liaisons entre le pays et ces deux îles. Par ailleurs, un autre vol reliant Mayotte et Mahajanga serait également prévu pour ce jour vers 15h30. « Le risque d'avoir des personnes infectées par la maladie est là. Surtout, avec le vol de demain (ce jour) », ajoute notre source.
BMH. Pour ce qui était des mesures prises face au vol d'hier, des éléments du Bureau Municipal d'Hygiène de la Commune urbaine de Mahajanga étaient sur place pour « une prise en charge sanitaire » des personnes en provenance de l'île voisine. Les bagages ont été désinfectés tandis que des dispositifs de lavage des mains étaient mis en place auprès de l'aéroport. Des suivis de l'état de santé des passagers en question auraient également été effectués. Du côté des transports maritimes, un bateau en provenance des Comores serait attendu pour le 11 de ce mois. « Une mise en quarantaine de cinq jours est appliquée à tous les passagers débarquant au port de Mahajanga », affirme, quant à elle, la direction des affaires portuaires auprès de l'Agence Portuaire, Maritime et Fluvial (APMF) de Mahajanga.
Épargnée. Pour l'heure, la direction régionale de la santé publique Boeny affirme « qu'aucun cas de choléra n'est encore notifié pour Mahajanga, la région Boeny ». Cette tergiversation des autorités rappelle amèrement les faits observés durant les premières heures de la pandémie de covid-19 pour la Grande île. Une indécision qui a coûté cher au pays et à sa population (si l'on ne parle que des pertes humaines et les catastrophes économiques que cela a engendrées). Va-t-on refaire la même erreur et attendre les premiers cas pour être fermes dans les décisions ? A suivre.