Depuis quelques jours, le Sénégal est plongé dans une situation instable. Les décisions prises par l'Etat de reporter l'élection présidentielle du 25 février 2024, à moins de 24h du démarrage de la campagne électorale, de retirer la licence du groupe de presse Walfadjri, ont fait sortir le Sdt3s de ses gongs. Les camarades de Cheikh Seck exigent le «retrait de toutes les décisions rétrogrades et la poursuite du processus électoral». Aussi, ils engagent les travailleurs à protéger la nation, «par toutes les voies légales à notre disposition».
Plusieurs situations continuent de ternir l'image du Sénégal. Le chef de l'Etat, Macky Sall, a annoncé samedi dernier le report de la présidentiel. Quelques heures après cette annonce, le gouvernement décide du retrait de la licence du groupe Walfadjri, plongeant plus d'une centaine de travailleurs dans un chômage. Face à cette situation qualifiée de «grosse de risques» pour notre pays et «lourde de conséquences pour notre démocratie», dans un communiqué daté d'hier mercredi, le Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (Sdt3s) exige du président de la République «le retrait de toutes les décisions rétrogrades et la poursuite du processus électoral».
Pour Cheikh Seck, secrétaire général dudit syndicat, cette situation met à rude épreuve les fondements de la République du Sénégal, en ce sens qu'elle est «porteuse de germes de la déstabilisation de notre cohésion nationale et de notre démocratie chantée partout dans le monde et faisant un exemple parfait pour l'Afrique». Et de poursuivre : «malgré la pertinence de nos textes législatifs et réglementaires qui ne souffrent d'aucune ambiguïté, la stabilité de notre pays est menacée, si on n'y prend pas garde, à cause de manoeuvres politiciennes d'un autre temps. La Constitution, qui garantit la séparation des pouvoirs, ne permet aucune immixtion d'où qu'elle vienne dans le processus de l'élection présidentielle clairement balisée par elle dans notre pays».
Apportant leur soutien au groupe Walfadjri, avec le retrait de la licence de sa télévision (Walf Tv), ainsi que la coupure des données mobiles, Cheikh Seck et ses camarades ont soutenu que «deux autres décisions attentatoires à la liberté d'expression, à notre droit à l'information et à la liberté de travail sont venues s'y ajouter, après le report de la présidentielle. Il va de soi qu'à défaut de créer des emplois à la hauteur des attentes de la jeunesse sénégalaise, l'Etat du Sénégal n'a pas le droit de priver aucun Sénégalais de son gagne-pain légal. Ces vaillants travailleurs de Walf TV et ceux dont les activités dépendent très fortement de l'internet ont le droit fondamental de gagner leur vie».
Le Sdt3s, pour manifester son désaccord à ces décisions, a engagé les travailleurs à «protéger la nation et par toutes les voies légales à notre disposition». A ce titre, ils ont décidé d'inscrire leur action dans celle des centrales syndicales qui ont commencé à réagir. Tout en les encourageant à poser des actes forts et d'assumer leurs rôles et places dans la vie du pays en fédérant les travailleurs pour la sauvegarde de la stabilité du Sénégal.