Dans une lettre adressée au ministre de la Défense nationale le 5 février dernier, le député Crispin Mbindule, élu de Butembo, sollicite son implication pour revoir à la baisse la taxe sur l'expertise et le fret terrestre perçue par la Direction générale des recettes du Nord-Kivu. Les dépositaires et transporteurs des produits vivriers dans le grand Nord Kivu et les commerçants de Butembo protestent contre la hausse de cette taxe.
Selon lui, ce plaidoyer vise à éviter une crise alimentaire dans cette province qui fait déjà face à une crise sécuritaire, souligne Crispin Mbindule dans sa correspondance :
« Selon des observateurs, si cette grève dure longtemps, elle risque en effet de provoquer la dégradation de certains produits qui attendent leur évacuation vers les centres de consommation. Avec à la clé, la rareté de produits agricoles sur le marché, et la hausse des prix des denrées alimentaires ».
Réagissant à cette demande, le porte-parole civil du gouverneur du Nord-Kivu, Jimmy Nzialy, promet de réagir dans les prochaines heures par rapport à cette demande de cet élu de Butembo.
Pour l'année 2023, la taxe sur l'expertise était de cinq dollars américains pour une tonne de marchandises. Elle est actuellement à 12, 5 dollars américains la tonne.
La Coopérative des dépositaires des produits vivriers (COODEPROVI) note que dans l'ensemble, les taxes sur l'expertise et le fret terrestre sont passées de 45 dollars à 150 dollars américains pour l'exercice 2024, soit une augmentation de deux cents pour cent.
Les transporteurs et dépositaires de produits vivriers réunis au sein de cette corporation affirment qu'ils sont asphyxiés.
Et pour exprimer leur ras le bol et faire entendre leur voix, ils ont lancé un mouvement de grève depuis le 29 janvier dernier, pour dénoncer cette hausse vertigineuse de ces deux taxes perçues par la DGR-NK.
Crispin Mbindule craint que cette situation engendre une crise alimentaire dans la région de Beni, Butembo, Lubero, qui dépend entièrement de l'activité de ces derniers.