Dakar — La Cedeao, par la voix du président de sa Commission, Omar Alieu Touray, a de nouveau déploré, jeudi à Abuja, le "retrait précipité" du Mali, du Burkina Faso et du Niger, estimant qu'il ne prenait pas en compte les conditions de retrait et d'adhésion de l'organisation.
"La décision précipitée de retrait de l'adhésion à la CEDEAO n'a pas pris en compte les conditions de retrait de l'adhésion telles qu'elles sont énoncées dans le Traité révisé de 1993", a-t-il déclaré lors de la session extraordinaire du Conseil de médiation et de sécurité de l'organisation.
Il a fait observer que les trois États concernés n'avaient pas réfléchi aux implications de cette décision pour les citoyens.
"Il n'y a aucun fondement réel dans les raisons avancées par les trois pays pour leur retrait de Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest", a insisté Dr Alieu Touray à l'ouverture de la réunion.
Dans des propos rapportés par un communiqué, le président de la Commission de la Cedeao a déclaré que les événements qui se déroulent dans la région constituent une menace pour la paix et la stabilité politique de la communauté ouest-africaine.
De son côté, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, a estimé que les décisions de retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger avaient suscité une inquiétude considérable.
Il a qualifié la réunion de cruciale pour trouver des solutions aux défis présentés par ces décisions, en évoquant la nécessité de rester attacher aux aux principes de gouvernance démocratique et sauvegarder le droit des peuples à d'élire librement leurs dirigeants.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont dans un communiqué conjoint rendu public le 28 janvier dernier annoncé leur retrait avec effet immédiat de la Cedeao. Les trois pays ont chacun procédé à la notification officielle de la décision aux autorités de l'organisation communautaire le lendemain (29 janvier).