Madagascar: SAMIFIN - Soupçons de blanchiment de capitaux : 3 340 milliards d'ariary en 2023

Il a procédé, hier, à la présentation de son rapport annuel 2023, en son siège à Ambohijanaka.

Selon des sources concordantes, si en 2022, il était de l'ordre de 2 390 milliards d'ariary, il pourrait passer à 3 340 milliards d'ariary en 2023. D'ailleurs le SAMIFIN de mentionner qu'il va se pencher davantage sur ce qu'il qualifie de « bénéficiaires effectifs» ainsi qu'à la supervision. Lors de la présentation du rapport annuel, le Directeur Général du SAMIFIN, Mamitiana Rajaonarison, a partagé les missions, vision et axes stratégiques du SAMIFIN ainsi que la mise en oeuvre du plan stratégique 2022-2026 qui est actuellement à mi-parcours.

La mission du SAMIFIN est de conduire la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme au niveau national et de piloter la mise en oeuvre de la stratégie nationale relative à ce thème. Sa vision est de devenir un service de renseignements financiers de référence en Afrique australe et orientale en 2026. Dans ses axes stratégiques, les objectifs sont la conformité aux standards internationaux, l'effectivité du dispositif LBC/FT (Blanchiment des Capitaux et le Financement du Terrorisme), le développement organisationnel et celui du capital humain aussi bien du SAMIFIN que des entités engagées dans la LBC/FT.

En termes de conformité en 2023, le SAMIFIN a pu entamer la deuxième évaluation nationale des risques (ENR2), rendre conformes 17 recommandations sur 40 du Groupe d'Action Financière Internationale (GAFI), élaborer la loi n°2023-026 du 1er février 2023 sur la LBC/FT et l'avant-projet de décret de sa mise en oeuvre. Sur ce point d'ailleurs, la coordination du Comité national d'orientation et de coordination (CNOC) a décidé de mettre en place des « task force » pour renforcer et accélérer la mise en conformité aux normes internationales. Il y a également la supervision basée sur les risques (SBR) qui garantit une plus grande efficacité dans la LBC/FT. Et enfin, en termes de détection en BC/FT, le montant détecté a dépassé les prévisions puisqu'il a atteint le montant de 5 730 milliards d'ariary au lieu des 4 886 prévus, soit un pourcentage de 117%.

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Opérations suspectes

Quant au développement organisationnel et celui du capital humain, de nombreuses formations et des monitorats, ainsi que des visites d'échange se sont tenus durant l'année 2023. En ce qui concerne les opérations menées par le SAMIFIN, 500 déclarations d'opérations suspectes ont été traitées dont 185 disséminations, 3 340 milliards de flux financiers illicites incluant 35,6% de fraude fiscale et 30% de remise libre. Il y a également eu 20 demandes de renseignement envoyées à l'international avec 25% de réponses.

Pour ce qui est de la coopération internationale, le SAMIFIN a pleinement participé aux réunions à tous les niveaux de l'ESSAMLG (Groupe anti-blanchiment des capitaux et financement du terrorisme en Afrique australe et de l'est), a bénéficié de l'appui aux investigations en matière environnementale avec Basel Institute, et dans son processus d' entrée au sein du groupe EGMONT, a reçu les visites des services de renseignement financier de Maurice et de l'Angola.

Pour 2024, le SAMIFIN envisage d'atteindre 40/40 comme note en termes de conformité, poursuivre la deuxième évaluation nationale des risques et préparer la présidence de l'ESSAMLG et l'évaluation mutuelle en 2026. En termes d'effectivité, il y a la poursuite de la supervision basée sur les risques, la mise en place du Registre Central des Bénéficiaires Effectifs, et l'entrée au sein du groupe Egmont. Quant à l'objectif 2024 en termes de capital humain, le SAMIFIN prépare la mise en place d'un centre de formation ou « training center ».

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