L'annonce sur les réseaux sociaux du décès d'Andry Dimby Rakotozandry, Andry Balafomanga derrière le micro, a fait l'effet d'une bombe, hier. Une grande figure du rock malgache, digne fils du fameux quartier d'Ampefiloha, s'en est allé.
Le dernier concert d'Andry Dimby Rakotozandry, connu maintenant pour la postérité en tant que Andry Balafomanga, littéralement « Andry feux d'artifices », a eu lieu samedi au logt 221 Cité Ampefiloha Antananarivo. Comme un adieu adressé au berceau de sa carrière de figure incontournable du rock malgache, ce quartier symbolique de l'histoire post-coloniale d'Antananarivo. Le décès de Andry Balafomanga a été annoncé par son musicien hier dans la matinée. « Un frère » pour Domi Rabaraona, connu pour avoir écrit avec Milon et Lalah, deux autres légendes du trash métal national, la légende Kazar. « Sa vibe tient encore et toujours », d'après Reg Rakoto, figure actuelle du rock tananarivien.
Ce serait mentir de dire qu'une large portion de la génération Z malgache le connaît. Sûrement aujourd'hui, beaucoup le trouveraient ringard ou tout le contraire ultra-branché avec ses tenues pailletées, ses bottes et ses pantalons slims, il les portait déjà dans les années 90. Dans son prime artistique, avec ce qu'arbore le look des jeunes en ce moment, il aurait pu bien imposer une tendance. Andry Dimby Rakotozandry avait des talents que beaucoup ignoraient en dehors de la danse et de la musique. Il tenait l'une des meilleures tables d'Ampefiloha, réputée dans la capitale pour ses soupes et ses amuses-gueules.
Même s'il vivait du rock, il était aussi un as de la valiha et du marovany, instruments traditionnels malgaches. Le démontrant sur l'entrée du titre « Izay ro izy » de son premier album éponyme sorti en 1994. Son deuxième disque est sorti deux ans plus tard, « Rock'n'roll ». Vers 1982, grâce à son titre « Inona no jerijerena » diffusé sur la Radio Nationale Malgache (RNM), il s'est fait connaître du grand public. Le succès le pousse à fonder le groupe Balafomanga en 1983. L'aura de chanteur a pris le relais de celui de danseur/chorégraphe. En plus d'avoir remporté un championnat du monde de danse rock'n'roll, Andry Balafomanga a été l'initiateur d'un concept « Rock malgache trois heures de temps ». Les anciens se souviendront que durant ces trois heures, le rythme ne baissait jamais. Il dansait, chantait, bougeait... un marathonien de la scène, se rappellent ses pairs. En 2023, il a fêté ses quarante années de scène.