Afrique de l'Ouest: Une bonne nouvelle pour les acheteurs et revendeurs des métaux et objets usés du Togo

Ces grossistes collecteurs et revendeurs des ferrailles et leurs produits dérivés viennent de faire une sortie pour annoncer une bonne nouvelle à travers leur Syndicat national des acheteurs et revendeurs des métaux et objets usés du Togo (SYNAREMUT). Il s'agit du processus de professionnalisation du secteur désormais enclenché par le gouvernement.

Après des années d'activités sans aucune loi, un vide durant lequel les uns et les autres ont fait ce qu'ils voulaient surtout les exportateurs qui faisaient la pluie et le beau temps au détriment des collecteurs et revendeurs, les cris de détresse ont commencé par porter leurs fruits afin de protéger l'économie nationale. C'est ainsi que le gouvernement a initié des concertations entre collecteurs et acheteurs dans le cadre de l'arrêté interministériel N°014/MCICL/MEF/MPI du 07 avril 2021, portant suspension jusqu'à nouvel ordre l'exportation de la ferraille et des sous-produits ferreux collectés sur l'ensemble du territoire national.

Et l'une des décisions sorties de ces concertations est que le prix minimum d'achat de l'aluminium est de 910 FCFA/kg et le prix minimum d'achat de batteries est de 640 FCFA/kg. Et il est précisé que ces tarifs peuvent faire l'objet de modification en fonction de l'évolution des marchés national, régional et international.

Un tien, vaut mieux que deux tu l'auras, a réagi le SYNAREMUT qui trouve quand-même dans cette démarche une bonne nouvelle.

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Nous tenons d'abord à préciser à l'opinion que le gouvernement n'a imposé aucun prix, comme nous l'entendons de gauche à droite. Mais, c'est une moyenne de prix issue de nos diverses propositions, tant du côté des acheteurs que du côté des collectionneurs. De notre côté, nous avons proposé des prix un peu plus supérieurs à cela, mais nous nous félicitons quand-même qu'une médiane ait pu être trouvée pour nous permettre d'avancer sur un pied d'égalité. C'est déjà un bon point de départ de la régularisation de notre secteur et nous disons merci au gouvernement pour ce travail d'arbitrage du début jusqu'à la fin des concertations », explique Alex MALKO, le secrétaire général du SYNAREMUT.

Sa joie se justifie le plus par ce processus qui est en train de fermer de longues années d'anarchie qui a régné au sein du secteur et dont ont même profité les acheteurs étrangers en installant eux aussi des parcs de collecte, créant une concurrence déloyale dans le pays. Et les prix d'achat n'ont jamais été harmonisés, et donc diffèrent d'un acheteur à un autre ou est fixé sur coup de tête. Pour le SYNAREMUT, au même moment que leurs clients attendent d'eux des produits des togolais installés déjà, ils créent aussi leur business parallèles.

Le processus désormais enclenché devra aboutir à l'organisation systématique du secteur à travers la délivrance d'agréments et l'instauration d'un comité de suivi. Avec les agréments qui vont être délivrés sur des critères bien déterminés, n'importe qui ne peut plus être collecteur ou revendeur ; du coup, les produits ne peuvent donc plus être achetés auprès de n'importe quel collecteur ou revendeur ne disposant pas d'agrément.

« Tout notre souhait aujourd'hui est que le comité de suivi fasse réellement son travail pour veiller à la stricte application, pour le moment, des prix décidés entre nous. Et au nom de l'intérêt national et de l'économie nationale, j'en appelle à l'union de tous nos membres pour aider ce comité dans le respect des dispositions », a indiqué Alex MALKO.

Faute de quoi, le SYNAREMUT est bien d'accord avec les autorités togolaises que le non-respect de ces mesures expose les contrevenants, même si c'est ses membres, à la rigueur de la loi. Mieux, si c'est les acheteurs qui tenteront encore d'imposer un prix.

Une étape franchie, une autre en attente...

Le SYNAREMUT précise que la présente décision ne concerne que les sous-produits ferreux tel que bien indiqué dans le communiqué du ministère chargé du Commerce, de l'Artisanat et de la Consommation Locale.

Le syndicat explique qu'il est ici question des produits comme aluminium et batterie qui sont malheureusement des activités faites par quelques rares personnes en raison de la complexité à mobiliser le tonnage requis. Avec la masse assez réduite de l'aluminium ou de la batterie, arriver à faire 25-30 tonnes pour remplir les conteneurs n'est pas chose aisée et donc seuls les téméraires le font.

« Le gros morceau de notre secteur est la ferraille avec les grands partenaires comme Métal Cube de Davié et Steel Cube de Kara. Nous prions le gouvernement d'entamer également ces mêmes concertations avec ces partenaires pour nous permettre de mettre en place une sorte de cadre là-bas aussi », a souhaité Alex MALKO.

Rappelons que le SYNAREMUT est la toute première organisation syndicale digne de ce nom dans le secteur qui mobilise de plus en plus de personnes. Cette activité a le mérite de débarrasser les ruelles de tous ces déchets. Au même moment, c'est un métier sans risque au point où les collecteurs ou revendeurs sont de temps à temps accusés de receleurs.

Il y a également des risques liés à la manipulation de ces produits afin de ne pas occasionner des ennuis pour l'environnement. Ce sont des questions sur lesquelles le syndicat s'est engagé à former régulièrement ses membres pour une véritable professionnalisation du secteur et leur permettre de vivre dignement de leur métier.

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