Sénégal: Prévention des cancers - Un spécialiste mise sur le plaidoyer et la vaccination

Dakar — Le président de la Société sénégalaise de coloscopie et de pathologie liée au papillomavirus, Omar Gassama, mise sur le plaidoyer pour éliminer les cancers ou les éviter grâce à la vaccination des enfants.

"En faisant le plaidoyer sur les cancers, on peut les éliminer ou les éviter par la vaccination des enfants", a dit le professeur Gassama, selon lequel la vaccination protège contre l'hépatite B autant qu'elle aide à la prévention du cancer du col de l'utérus par la vaccination contre le papillomavirus.

Il intervenait lors de la célébration de la Journée mondiale du cancer, jeudi, à Dakar, sur le thème "Des soins plus justes". Cette manifestation, initialement prévue le 4 février dernier, s'est déroulée sous l'égide de de la Société sénégalaise de coloscopie, de concert avec le ministère de la Santé et de l'Action sociale.

Le professeur Gassama a insisté sur l'importance de la sensibilisation et le rôle de la communauté dans l'amplification de "la prévention primaire" contre ces maladies, en jouant sur les facteurs de risques sur les comportements alimentaires.

Les cancers "font partie des maladies non transmissibles" et sont donc "évitables par la modification de notre manière de vivre et par la vaccination, c'est le cas du cancer du col de l'utérus et celui du foi", a indiqué le gynécologue, rappelant que la vaccination contre le col de l'utérus a été introduite en 2018 au Sénégal.

Selon docteur Gassama, le pays a atteint "un taux de couverture vaccinale de 33%" dans ce domaine, ce qui, ajouté à la "rupture de vaccins" constatée, signifie que "les populations commencent à adhérer" à la vaccination contre le cancer du col de l'utérus.

Le spécialiste estime que la lutte contre cette pathologie "est victime de l'ignorance des décideurs, des prestataires et des malades". Il juge par exemple "inadmissible en 2024" qu'un dépistage avec un frottis utérin ne se fasse pas en entreprise.

"La plupart des femmes en entreprise sont âgés de 30 ans et plus. Et à partir de cet âge, [les employeurs] doivent proposer aux femmes le test viral HPV correspondant à un examen de dépistage du cancer du col utérin", a-t-il indiqué, précisant qu'entre 25 et 29 ans, les femmes "peuvent faire le frottis ou l'inspection visuelle".

Il signale que le test pour le cancer du col de l'utérus "est vendu à Dakar entre 27 000 francs et 47000 francs CFA".

Selon lui, la multiparité, une ménopause tardive, la puberté précoce sont des facteurs de risques du cancer du sein, de même que les "risques génétiques [...] liés à des mutations des gènes qui font que le cancer apparaît dans un âge jeune".

"Il est possible de rechuter en matière de cancer, raison pour laquelle les malades doivent être surveillés même si elles sont traitées dans les cinq premières années pour déceler les récidives", a explique le gynécologue.

Il y a plus de 20 millions de nouveaux cas de cancer dans le monde et plus de 9 millions de décès dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la Santé.

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