La commémoration de la date du 07 février 2009 à Antaninarenina a eu lieu, mercredi dernier, de manière presque anodine.
Le souvenir de cette tuerie devant le Palais d'Ambohitsorohitra semble s'être estompé dans la mémoire d'une population qui préfère regarder vers l'avenir et se préoccupe plutôt de l'amélioration de son quotidien qui s'est beaucoup dégradé. Les Malgaches acceptent leur sort avec une certaine résignation et attendent de voir la manière dont les dirigeants travaillent pour redresser la situation. Le programme des 100 jours, proposé par le chef de l'État est en train d'être déroulé et le détail est présenté peu à peu.
Les organes de presse le font savoir, mais les résultats sur le terrain ne sont pas aussi rapides que le veut le pouvoir. Antananarivo qui croulait sous les ordures commence à se délester des amas défigurant ses rues et ses quartiers. Les camions offerts par les Japonais sont utilisés à bon escient, mais ils ne peuvent pas résoudre le problème posé par l'accumulation des détritus des millions d'habitants de la capitale. C'est le prochain maire de la ville des mille qui devra le prendre à bras le corps et trouver des solutions innovantes.
La saison des pluies ne fait qu'aggraver une situation très précaire. Les fortes précipitations de ces derniers jours ont entraîné une montée des eaux de la Sisaony et le fleuve est sorti de son lit, inondant les rues de Behenjy. La décrue a cependant commencé mais ce gros bourg n'est pas encore tiré d'affaires. Le BNGRC est venu à la rescousse et s'est dit prêt à déployer ses moyens pour venir en aide aux sinistrés. Dans les conditions actuelles, les rues sont dans un état pitoyable, leur dégradation est très rapide.
Les routes nationales sont, elles aussi, très endommagées et la circulation est stoppée sur différents tronçons où la chaussée s'est effondrée. La Grande île doit aussi faire face au danger du choléra qui touche les Comores. Les précautions dans les ports et les aéroports ont été prises pour empêcher le germe de se répandre chez nous. Le pays doit aussi faire face à l'épidémie de conjonctivite qui sévit dans toutes les régions. Les services de santé sont sur le qui-vive, mais ils sont parfois débordés devant l'afflux des personnes contaminées.
Sur le plan international, c'est la guerre entre Israël et le Hamas qui domine l'actualité. Les négociations entre les deux parties étaient, semble-t-il, bien avancées, mais elles ont finalement capoté. Elles ont achoppé sur la question des échanges entre otages israéliens et prisonniers palestiniens. Les exigences des deux côtés sont très élevées. Les Américains, qui étaient partie prenante dans ces pourparlers, n'ont pas caché leur déception. La solution de la mise en place de deux Etats a été également repoussée par le cabinet de Benyamin Netanyahou. Ce dernier a décidé la reprise des hostilités et va envoyer son armée à Rafah où se trouvent près d'un million de réfugiés.
Aux Etats-Unis, Donald Trump continue à avoir le vent en poupe et accroît son influence sur le camp républicain. Il a réussi à faire capoter un accord entre les sénateurs républicains et les représentants démocrates permettant l'octroi d'un crédit de 60 milliards de dollars d'armement aux Ukrainiens et de 17 milliards aux Israéliens. Il a suffi d'un tweet de l'ancien président affirmant son désaccord pour que les élus républicains décident de revenir sur le compromis conclu. Joe Biden, a lui aussi, été méchamment brocardé par son rival pour ses pertes de mémoire fréquentes.
Les Malgaches éprouvent une certaine appréhension devant leur avenir. Ils sont cependant loin des foyers de tension extérieurs. Les confrontations du Moyen orient et de l'Europe peuvent cependant impacter la situation intérieure de la Grande île. Les conditions de vie de ses habitants, déjà très difficiles, peuvent s'en ressentir.