Les manifestations ont été denses hier, vendredi 9 février 2024, pour dire non au report de l'élection présidentielle de ce 25 février et à la fermeture de la télévision Walf Tv dont la licence a été retirée par le ministre de la Communication.
Le quartier de la Sodida, une zone industrielle qui abrite des maisons, longtemps considéré comme une localité clame pendant des manifestations, s'est rebellé hier, vendredi 9 février 2024, pour dire non au report de la présidentielle. Comme pour se faire écho des images de Rufisque, de la Place de la Nation (ex-Obélisque), entre autres zones chaude de la région-capitale, des jeunes ont bloqué les grandes artères de zone industrielle vers 15h, juste après la prière du vendredi, en brulant des pneus un peu partout, avant l'arrivée des Forces de l'ordre. Une situation qui a amené les magasins à fermer boutique, avant la descente.
En ordre de bataille, les jeunes ont scandé des slogans comme : «Non à la dictature, oui à la démocratie !», «Macky traitre !», «Macky dégage !», «Sonko président !», etc. Plongeant la cité dans le noir, à cause de la fumée sombre qui se dégageait des brulis, les véhicules ont peiné pour trouver des sorties ou une issue heureuse. Les manifestants se sont organisés en petits groupes, opérant dans plusieurs zones en même temps, avant l'arrivée des Forces de la Police des HLM qui se sont tardivement déployées dans la zone. Des pneus, du bois morts ont été récupérés dans les alentours pour conduire leurs «forfaitures».
Le calme est revenu deux (2) heures après, avant que les hostilités ne reprennent dans la soirée mais cette fois-ci élargies à des sites au niveau de Castor qui ont pris feu. A la Cité des Eaux de Castor, les manifestants ont pris d'assaut l'autoroute ainsi que les travaux de l'autopont sur les deux voies de Front de Terre. Des pneus ont été aussi brulés dans plusieurs localités, il s'en est suivi une course poursuite entre manifestants qui se cachaient dans les coins et recoins des quartiers et des Forces de Police venues pour rétablir l'ordre à coup de jets et tirs de gaz lacrymogènes.
Jeunes, adultes, femmes et vieux sont tous sortis pour dire non au report de la présidentielle mais aussi à la fermeture de la télévision Walf Tv. Des lacrymogènes ont été aussi utilisé pour disperser les regroupements, du fait de la sortie massive des manifestants.
Quant aux grandes surfaces comme Auchan et les stations d'essence, des groupes d'éléments de la Police ont été détachés pour monter la garde, pour leur éviter de connaître le même sort que lors des manifestations précédentes, émaillées de casses, de vols et d'actes de vandalisme.
Selon l'un des manifestants, Pape Moussa Ndiaye, «le président de la République a assez frustré les Sénégalais ; ce report est la goutte qui a fait déborder le vase et cette forfaiture ne saurait passer. Nous sommes décidés à faire reculer Macky Sall, pour le respect du calendrier électoral».
Un autre manifestant du nom de Hamadou Sène de renchérir : «nous ne pouvons pas comprendre qu'à quelques heures du démarrage de la campagne, Macky Sall annonce son report. C'est incompréhensible ; en plus, c'est sans raison convaincante. Nous voulons le respect du calendrier électoral et nous réclamons des élections pour ce 25 février».
Rappelons que le Chef de l'Etat a annoncé l'abrogation du décret portant convocation du collège électoral par un autre décret, signé le samedi 3 février dernier, consacrant ainsi report des élections. Il en a fait l'annonce samedi dernier lors d'une adresse à la nation, au moment où les candidats déclarés à la présidentielle, au nombre de 20, s'apprêtaient à démarrer leur campagne, prévu le lendemain dimanche. Deux jours après, l'Assemblée nationale a voté la loi actant ce report sur fond de discorde. Il s'en est suivi le retrait de la licence de Waf Tv. Autant de décisions qui ont fait sortir des jeunes, adultes et vieux dans la rue pour dire non.
