Marrakech — Les prix littéraires décernés aux écrivains africains en Occident leur confèrent une plus grande légitimité et font entendre la voix du continent à travers le monde, a affirmé, vendredi à Marrakech, le poète et romancier congolais, Alain Mabanckou.
Le poète congolais s'exprimait lors d'une rencontre sur le thème "Ce que disent les prix littéraires de nous", organisée dans le cadre du 7ème festival du livre africain de Marrakech (FLAM), qui se tient jusqu'au 11 février.
Nonobstant les dessous de leur attribution en Occident, ces prix littéraires confèrent une plus grande légitimité et une renommée aux écrivains africains, ce qui leur permet de diffuser leurs messages auprès du grand public, a-t-il ajouté.
Le poète congolais, qui a remporté plusieurs prix prestigieux, notamment le prix français Renaudot en 2006, a expliqué que les lecteurs en Occident considèrent qu'une oeuvre littéraire qui remporte un prix décerné par un organisme officiel est une oeuvre de valeur et qui mérite d'être lue, précisant que la littérature écrite africaine primée rapproche les étrangers des problématiques du continent.
Il a, par ailleurs, relevé la grande responsabilité qui incombe au lauréat d'un prix littéraire.
De son côté, le romancier algérien Ouassini Laâraj a indiqué que si un prix littéraire ne fait pas de son lauréat un grand écrivain, il lui offre néanmoins l'opportunité de s'imposer sur la scène littéraire de son pays et dans le monde.
"Lorsqu'un écrivain remporte un prix littéraire, cela signifie qu'il y a quelque chose d'inhabituel dans son oeuvre qui peut être partagée et transmise aux autres", a-t-il ajouté.
Porté par l'association "We Art africains", le festival du livre africain vise à célébrer la littérature et la culture africaines, offrant l'occasion aux publics de tous âges, de prendre part à l'événement et d'accéder gratuitement à l'ensemble des sites d'accueil, en vue de rapprocher la culture et l'art au public.
Pour cette deuxième édition, la programmation propose des thématiques reflétant l'actualité scientifique et éditoriale de l'Afrique et consacre une place particulière à la réactivation et à la consolidation des mémoires et des liens qui unissent tous les Africains partout où ils se trouvent
Des oeuvres musicales et des lectures poétiques sont également proposées.
Le festival connaît la présence de plusieurs figures de la littérature africaine tels que l'Angolais José-Eduardo Agualusa, les Marocains Leïla Bahsaïn, Ali Benmakhlouf, Siham Bouhlal et Yasmine Chami, ainsi que le Sénégalais Souleymane Bachir Diagne, la Tunisienne Sophie Bessis, la Comorienne Touhfat Mouhtare, la Mauritanienne Fanta Dramé, le Congolais Wilfried N'Sondé, l'Algérien Saad Khiari et le Mozambicain Mia Couto.