En compagnie d'une femme, Paul Napoléon B., censé être à Kribi, est tombé mercredi nuit sur son épouse entrant dans une chambre d'hôtel avec un tiers, et a déclenché une bagarre.
C'est la police qui l'a maîtrisé. Il faut dire que Paul Napoléon B., 46 ans, ingénieur des travaux publics et habitué des chantiers, est un rude gaillard. Dont la force et la rage ont été visiblement décuplées par le tableau sur lequel il est tombé dans la nuit de mercredi, dans un hôtel de Bonamoussadi (Douala V).
Selon les auditions qui seront effectuées par la police, tout commence ce 7 février vers 11h. Paul Napoléon B. a quitté le domicile familial sis à New Deido (Douala 1er) pour Kribi, où il conduit des travaux. Autour de 16h30, son épouse, Géneviève, 38 ans, cheffe de service dans une société de la place, sort aussi. A ses deux enfants, à sa soeur et sa belle-soeur (soit le reste de la maisonnée), elle dit se rendre chez une amie endeuillée. Il n'en est rien. Géneviève va retrouver un homme avec lequel elle compte passer la nuit, dans un hôtel sis non loin de l'ancienne mairie d'arrondissement de Douala V.
C'est vers 18h que le « couple » serait arrivé dans l'enceinte de l'établissement, qui dispose de divers espaces. Le programme prévoit qu'ils prennent des rafraîchissements en regardant les matches de la CAN. Les « prolongations » de la soirée se feront entre quatre murs. Géneviève et son amant s'installent au restaurant, devant un écran de télé. Elle l'ignore - et ne peut même pas l'imaginer - mais son mari est assis en terrasse en galante compagnie. Lui aussi regarde les demi-finales de la CAN. Lui aussi compte finir en « face à face ».
Facétie du Destin ? Les deux couples recevront des clés de chambres voisines. Alors qu'il est derrière sa copine, grimpant les dernières marches d'un escalier, Paul Napoléon entend, venant du palier : « Géné, tu as pris la clé ? ». Le petit nom de son épouse, prononcé par une voix inconnue. Son cerveau n'a pas le temps de gamberger, parce qu'unevoix qu'il connaît bien répond : « Oui, nous sommes à la 21 ». Paul Napoléon presse alors le pas et débouche sur le couloir. La femme en sa compagnie s'apprête à ouvrir la chambre 18, mais notre homme n'a plus d'yeux que pour son épouse, debout devant une autre porte, avec un homme. Son sang ne fait qu'un tour, et il bondit eux.
Paul Napoléon B. assène des coups à son épouse, ainsi qu'à l'amant qui a tenté d'intervenir. La copine renonce à ouvrir la chambre 18 et s'enfuit. Elle donnera l'alerte à la réception, où les bruits de la rixe étaient déjà, semble-t-il, parvenus. Lors des auditions, Paul Napoléon a essayé de prétendre qu'il était seul (sa partenaire du soir s'étant enfuie). Mais il a été confondu par le service de l'hôtel. Et puis, il y a eu cette question de son épouse : « C'est Kribi ici ? ». La police a embarqué le trio restant de cette aventure.