Afrique de l'Est: Viol d'enfants - Le Madagascar impose la « castration »

10 Février 2024

Le Madagascar a voté un texte de loi cette semaine pour imposer des peines de castration chirurgicale ou chimique aux violeurs de mineurs condamnés.  Une mesure jugée « cruelle, inhumaine et dégradante » par Amnesty International. Rapporte africaguinee.com.

Selon ce confrère, le texte a été adopté début février par l'Assemblée nationale, puis mercredi par le Sénat, et doit encore être validé par la Haute cour constitutionnelle (Hcc), avant que le président Andry Rajoelina ne le promulgue. Selon l'amendement consulté par l'Afp, une peine de castration chirurgicale est prévue « à l'encontre des auteurs de viol commis sur un enfant de moins de dix ans ». Mais aussi la castration « chimique ou chirurgicale » contre les violeurs d'enfants âgés entre dix et 13 ans. Et chimique pour les violeurs de mineurs entre 13 et 18 ans.

Amnesty International a appelé Antananarivo à « abroger » ce texte, affirmant que la castration chimique ou chirurgicale « constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant » et « ne résoudra pas » la question des viols d'enfants. Cette mesure n'est par ailleurs, toujours selon l'Ong, « pas compatible avec les dispositions constitutionnelles malgaches contre la torture et les mauvais traitements, ainsi qu'avec les normes régionales et internationales relatives aux droits humains ».

Madagascar, grande île de l'océan Indien, « est un pays souverain qui a parfaitement le droit de modifier ses lois » dans l'intérêt général, a défendu la ministre de la Justice, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa, auprès de l'AFP vendredi. « Face à la recrudescence du viol, il a fallu agir » pour « freiner » le phénomène, a-t-elle ajouté, précisant que l'an dernier 600 cas de viols de mineurs avaient été recensés. « Avant, la peine minimum était de cinq ans » de prison. « On a rajouté une peine complémentaire de castration », qui sera prononcée par le juge en complément, a-t-elle précisé.

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