Sénégal: Le SAES décide de se mettre en grève, lundi et mardi

Dakar — Le Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (SAES) a décidé de faire grève pendant quarante-huit heures, lundi et mardi prochains, à la suite du décès d'un étudiant de l'université Gaston-Berger de Saint-Louis (nord) dans une manifestation contre le report de l'élection présidentielle.

Le "SAES [...] décrète un mot d'ordre de grève de quarante-huit heures, le lundi 12 et le mardi 13 février 2024", annonce son bureau national dans un communiqué parvenu à l'APS.

L'étudiant Alpha Yéro Tounkra, inscrit en licence de géographie à l'UGB, est décédé à l'hôpital régional de Saint-Louis, vendredi soir.

Il avait été admis dans cet établissement de santé après avoir été blessé dans des heurts entre forces de l'ordre et étudiants.

Le Syndicat autonome de l'enseignement supérieur condamne en outre le "viol des franchises universitaires" et "exige" que les circonstances de la mort de l'étudiant soient élucidées par une enquête judiciaire.

Le tribunal de grande instance de Saint-Louis a annoncé l'ouverture d'une enquête sur la mort de l'étudiant. Sa mort "est [...] la troisième en moins d'une décennie, après celle de Bassirou Faye en 2014 et de Mouhamadou Fallou Sène en 2018", s'indigne le SAES en évoquant la mort, dans des circonstances similaires, de ces deux étudiants de l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar et de l'UGB.

Des heurts dans plusieurs villes

Vendredi après-midi, des heurts ont eu lieu dans plusieurs villes du Sénégal. Ils ont fait au moins un mort, à Saint-Louis, selon plusieurs médias, qui citent des sources officielles.

Macky Sall a annulé le décret avec lequel il avait convoqué les Sénégalais aux urnes le 25 février prochain pour l'élection d'un nouveau président de la République. En prenant cette décision, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l'examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d'entre eux.

L'Assemblée nationale a voté une proposition parlementaire reportant l'élection présidentielle au 15 décembre prochain. Lors du vote, des députés protestant contre cette proposition et le report du scrutin ont été expulsés de l'hémicycle par la Gendarmerie nationale.

Des candidats au scrutin présidentiel et des députés ont saisi le Conseil constitutionnel en vue de l'annulation de la décision du président de la République et l'organisation du vote à la date initialement prévue.

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