Congo-Kinshasa: Après des manifestations, les ambassades occidentales réaffirment leur position sur le conflit dans l'Est

Des dizaines de jeunes ont organisé vendredi 9 février des manifestations devant plusieurs ambassades des pays occidentaux. Ils exigent une intervention plus vigoureuse de la communauté internationale pour mettre fin aux violences dans l'est de la RDC. Après les ONG, certaines ambassades occidentales ont donc réagi et appelé à une désescalade de la situation.

Sur le terrain, les affrontements armés entre les FARDC et le M23 se poursuivent à environ 30 km de Goma, accentuant ainsi la crise humanitaire déjà critique dans la province du Nord-Kivu. Les déplacés affluent vers la capitale régionale. Dans le même temps, les images des membres du gouvernement, la main sur la bouche et les doigts simulant une arme à la tempe, ont largement circulé sur internet. Cette représentation, popularisée par l'équipe nationale de football de la RDC, vise à dénoncer ce que certains perçoivent comme le silence de la communauté internationale face à la crise sécuritaire et humanitaire en cours. C'est dans ce contexte que des dizaines de jeunes ont manifesté ce vendredi, poussant les ambassades occidentales à réagir et a réaffirmé leur position dans ce conflit.

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L'ambassade des États-Unis à Kinshasa a lancé un appel sans équivoque, affirmant que Washington soutient une RDC « forte, stable et pacifiée ». L'ambassadeur Lucy Tamlyn a rappelé les conditions posées par Félix Tshisekedi avant tout dialogue avec Kigali, soulignant que son pays est convaincu que la paix ne peut être atteinte que si la souveraineté et l'intégrité territoriale de la RDC sont respectées. Elle a également réitéré la condamnation du M23 et a accusé le Rwanda de soutenir ce mouvement, qui est sous le coup de sanctions américaines depuis 2013.

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À Bruxelles, le même ton a été adopté vendredi. La ministre belge des Affaires étrangères a également demandé au Rwanda de cesser tout soutien au M23, tout en rappelant aux autorités congolaises la nécessité de s'assurer que les forces loyalistes ne collaborent pas avec les FDLR.

De son côté, le Royaume-Uni a souligné que plus de 135 000 personnes ont été déplacées en une seule semaine dans les villes et villages du Nord et du Sud-Kivu, dont des dizaines de milliers ont fui leurs maisons à la suite des attaques du M23 le mercredi 7 février.

Ainsi, Londres a condamné la violente offensive du M23 et a promis de soutenir les initiatives visant à favoriser le dialogue et à promouvoir un retour aux processus régionaux de consolidation de la paix.

Déclaration officielle de l'ambassade du Royaume-Uni à Kinshasa sur l'escalade récente des combats et son impact humanitaire dans l'est de la RDC. pic.twitter.com/VOi59KIfos-- UK in DRC (@UKinDRC) February 9, 2024

C'est dans cette optique que Huang Xia, l'envoyé spécial des Nations unies pour la région des Grands Lacs d'Afrique, a rencontré cette semaine João Lourenço. Le président angolais est médiateur désigné par l'Union africaine dans cette crise.

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