Au Liberia, Joseph Boakai poursuit sa lutte contre la corruption. Jeudi, le nouveau président a demandé un audit des trois institutions gouvernementales clés : la Banque centrale, l'Agence de sécurité nationale et l'Agence de la protection de l'environnement. Un travail d'assainissement jamais vu au Liberia.
C'est la commission générale de contrôle des comptes qui a été chargée d'entreprendre les travaux de vérification, des travaux qui couvrent toute la période de l'ancien chef de l'État, George Weah de 2018 à 2023. La commission va donc passer au crible tous les documents des trois institutions, leurs recettes et leurs dépenses. L'objectif ? Vérifier si les comptes sont bons.
Dans le cas de la banque centrale, des anomalies ont déjà été constatées. Avant son départ, l'ancien président George Weah a révélé à la nation qu'il avait laissé un solde de plus de 40 millions de dollars sur les comptes du gouvernement. Une déclaration aussitôt contestée par l'actuel chef de l'État Joseph Boakai, pour qui le solde serait plutôt de l'ordre de 20 millions de dollars. L'un des enjeux de ce comité d'audit sera donc de déterminer qui dit vrai.
Dans le cadre de l'Agence nationale de sécurité et de l'Agence de la protection de l'environnement, l'enjeu, c'est de connaître les montants de l'argent reçu et dépensé par ces deux grands bénéficiaires de fonds publics. Depuis la fin de la guerre civile au Liberia, ces deux institutions n'ont jamais été auditées.
Pour Oscar Bloh, analyste politique, le travail de la commission marque un tournant dans la lutte contre l'impunité. « Tout dépend maintenant des conclusions de cet audit et la réponse du président Joseph Boakai », explique-t-il à RFI. La commission a jusqu'à trois mois pour livrer son rapport.