Le président sénégalais Macky Sall, dans une interview accordée hier, vendredi, à l'Associated Press, a abordé la situation politique tendue du pays, en réaction aux appels à manifester de l'opposition et de la société civile. Ces manifestations étaient motivées par la décision du président de reporter les élections présidentielles, suite à l'annulation d'un décret qui les organisait. Cette décision a suscité des troubles au sein du pays.
Au cours de cet entretien, le président Sall a réfuté l'idée qu'il chercherait à prolonger indûment son mandat au pouvoir. Une déclaration du président a particulièrement attiré l'attention : "Mon rôle en tant que président de la république pour le temps qu'il me reste à la tête de l'état est de toujours tendre la main et de dire aux acteurs politiques, faites attention, faites attention, parce que nous ne sommes pas seuls sur la scène et si les politiques ne sont pas capables de s'entendre sur l'essentiel, d'autres forces organisées le feront à leur place et là ils perdront tous." Cette phrase a été perçue comme une mise en garde voilée aux politiciens, évoquant l'intervention potentielle d' »autres forces » capables de prendre le contrôle du pays.
Cette référence ambiguë aux « autres forces » a soulevé des questions quant à l'identité de ces acteurs pouvant potentiellement intervenir dans la gestion du pays, en dehors du cadre démocratique.