Ile Maurice: Arjoon, SDF, espère être à l'abri bientôt

10 Février 2024

Sa photo a été diffusée sur les réseaux sociaux dans le but de l'aider à trouver un logement et un emploi.

Mais Arjoon, 20 ans, éprouvait des émotions mitigées lorsque nous l'avons rencontré hier. Assis dans un coin sous le bâtiment de la State Bank of Mauritius à Port-Louis et affrontant la chaleur brûlante, il avait l'air faible et pouvait à peine parler. D'où vient-il et comment s'est-il retrouvé dans cet état ? Il a accepté de nous parler à coeur ouvert à une condition : «S'il vous plaît, ne publiez pas ma photo dans le journal. Je sais que ceux qui l'ont diffusée l'ont fait de bon coeur, mais je leur avais dit de ne pas le faire. Cela me fait peur car si beaucoup veulent m'aider, je suis plus exposé au danger», a-t-il dit, effrayé.

On apprend que le jeune homme fragile est originaire de Lalmatie. «Après le décès de mon père, j'ai connu certains problèmes familiaux et je faisais le va-et-vient entre le domicile paternel et celui de ma grand-mère maternelle.» Finalement, pour des raisons qu'il ne souhaite pas que nous révélions, «j'ai quitté le toit familial. J'ai trouvé refuge dans un centre, mais après, quand j'ai eu 18 ans, j'ai dû partir. Depuis, je me retrouve dans ces rues de la capitale».

Nous apprenons également qu'il a trouvé un peu de réconfort, même s'il a du mal à trouver la stabilité. «Je dors dans un endroit précis temporairement et je viens ici pendant la journée. Beaucoup de gens m'aident, je sens maintenant que je veux rendre ma vie stable», explique-t-il une fois de plus, en disant qu'il n'est pas disposé à nous laisser divulguer l'endroit où il dort la nuit. «Je fume parfois. Mais je ne me drogue pas et je ne consomme pas d'alcool. Ce n'est pas bon de le faire. J'ai étudié jusqu'à la Form 1, mais j'ai dû arrêter car je me sentais abandonné. Mo pa envi kiken rapport mwa. Ki pu arivé si banla ramass mwa, zet moi dan enn kwin ? Mo pa mové mwa», confie-t-il.

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Comment compte-t-il survivre chaque jour ? Arjoon nous confie avec un peu de soulagement qu' «il y a une dame qui m'aide avec de la nourriture et des molletons». Et de préciser : «Elle m'aide à présent à entamer les procédures pour que je puisse obtenir une carte d'identité et ensuite une place dans un refuge à Port-Louis même.» Puis, assure-t-il, il trouvera un emploi. «Je tiens à remercier ceux qui veulent m'aider. Je me suis déjà habitué à cette ville et je ne la quitterai pas...», dit-il, nous laissant et retournant à son quotidien...

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