La situation prévalant en ce moment au Sénégal rappelle aux Malgaches l'atmosphère fiévreuse de l'élection présidentielle qu'ils ont vécue, l'année dernière. Le contexte, certes, n'est pas le même, mais une partie de la population a décidé de manifester pour s'opposer à une décision qu'elle estime injuste. Cette fois-ci, les opposants le font de manière plus tranchée car ils sont prêts à braver les forces de l'ordre, quitte à ce qu'il y ait mort d'homme.
Une crise sénégalaise qui n'est pas prête d'être résolue
La décision du report de l'élection présidentielle entérinée par un vote des députés à l'Assemblée nationale a suscité une opposition farouche d'une partie de la population. La communauté internationale a, elle aussi, manifesté sa désapprobation à l'annonce du report du scrutin présidentiel au mois de décembre.
Le communiqué des Etats-Unis à ce sujet est d'ailleurs sans équivoque. L'opinion publique ivoirienne suspecte une manoeuvre du président Macky Sall pour permettre à son parti de rester au pouvoir. Ce dernier se défend d'avoir une telle arrière-pensée et affirme qu'il ne veut pas se représenter et qu'« à son âge, il n'a pas l'intention de commencer une carrière de dictateur ».
La contestation de la décision prise n'a pas de raison d'être car elle a été faite de manière légale car approuvée par les élus du peuple, affirme une des collaboratrices du chef de l'État. Mais cela n'a pas calmé la colère d'une partie importante de la population qui refuse ce report.
Les manifestations ont repris de plus belle et les heurts avec les forces de gendarmerie ont été très violents. Il y a eu deux morts et plusieurs blessés parmi les contestataires. On sent que loin de se calmer, le mouvement va prendre de plus en plus d'ampleur.
Les interviews faits dans les rues de Dakar montrent que les Sénégalais veulent continuer à descendre dans la rue et qu'ils n'ont pas peur de la répression. Les observateurs sont inquiets de la tournure des événements et craignent l'installation d'une crise difficile à résoudre.